Les Français et l’héritage

Un récent sondage réalisé par l’Institut CSA* pour le compte du Conseil supérieur du notariat vient d’être dévoilé à l’occasion des 33èmes Rencontres Notariales qui ont lieu à Paris et dans toute la France le jeudi 11 octobre dernier. En voici les grandes lignes et les principaux enseignements…





Une majorité de Français se disent préoccupés par la succession, qui doit encore être selon eux prioritairement dirigée vers les enfants.

La famille reste quant à elle le premier référent en cas de besoin de soutien financier tandis que les meilleures solutions perçues pour protéger son conjoint en cas de décès ou pour assurer ses vieux jours varient fortement au sein de la population.

La succession, un enjeu important pour les Français

La question de la succession est aujourd’hui une préoccupation pour une majorité de Français : 58% d’entre eux affirment ainsi « se préoccuper de ce qu’ils vont transmettre en héritage à leurs enfants ou famille » tandis qu’un tiers des Français (33%) disent eux à l’inverse « ne pas se préoccuper de leur succession, vivre au jour le jour ».

Outre le fait que les ouvriers, catégorie sociale la plus défavorisée, soient les plus soucieux de leur succession (64% au lieu de 58% en moyenne), on constate également un effet intéressant de l’âge parmi les plus jeunes : alors que les 18-24 ans répondent plus fréquemment vivre au jour le jour (41% au lieu de 33% en moyenne), les 25-34 ans se soucient eux plus fréquemment de leur succession (62% au lieu de 58% en moyenne), l’entrée dans la vie active semblant donc avoir un impact immédiat sur cette perception.

Sur les modalités de cette succession, une large majorité de Français semble encore attachés à la priorité à donner aux enfants : 70% déclarent en effet qu’ils préfèrent que « les enfants soient les héritiers prioritaires de leurs parents » tandis que seuls 24% des Français estiment que « les héritiers peuvent être choisis librement par le disparu » (24%).

Les plus jeunes (18-24 ans) et les cadres sont les plus nombreux à partager cette opinion minoritaire (respectivement 31% et 30% au lieu de 24% en moyenne) tandis que les ouvriers et les personnes âgées de plus de 65 ans expriment le plus fréquemment leur préférence pour la priorité aux enfants (respectivement 76% et 75% au lieu de 70% en moyenne).

La famille, premier soutien en cas de difficultés financières

Cette volonté de maintenir la famille comme élément-clé du processus de succession trouve aussi écho dans le rôle joué par celle-ci comme soutien financier au cours de la vie. Ainsi, 56% des Français déclarent compter avant tout sur elle en cas de difficultés financières, particulièrement les plus jeunes générations : 88% des 18-24 ans et 78% des 25-34 ans. Et 19% des personnes citent quant à elles « les établissements financiers (banques et organismes de crédit) », cette proportion s’élevant à 31% chez les personnes âgées de plus de 65 ans, étant logiquement plus souvent en mesure de soutenir leur famille que le contraire. Seuls 6% des Français citent eux « l’Etat et les collectivités locales » tandis que 3% citent « vos amis ».

Les Français divisés sur le meilleur moyen d’assurer leurs vieux jours ou de protéger leur conjoint en cas de décès

S’ils s’accordent en majorité sur le rôle de la famille dans la succession ou dans le soutien au cours de la vie, les Français semblent en revanche plus partagés sur les précautions à prendre pour assurer leurs vieux jours ou protéger leur conjoint en cas de décès. La mariage est en effet le premier moyen cité dans ce dernier cas (33% - 39% chez les cadres et 38% chez les 65 ans et plus) mais il devance de peu l’assurance-vie, citée par 30% des Français et particulièrement par les plus jeunes (42% des 18-24 ans), et le testament (27% de citations, 32% chez les CSP-). 1% de Français citent eux le PACS tandis que 9% ne donnent leur opinion sur la question.

Quant à la meilleure solution perçue pour financer leurs vieux jours, 45% des Français citent « l’épargne » et 41% « leur retraite » mais ces réponses varient en réalité beaucoup selon l’âge des répondants. L’épargne est ainsi assez largement citée comme la meilleure solution chez les Français de moins de 50 ans (66% chez les 18-24 ans notamment) tandis que ce rapport s’inverse chez les personnes plus âgées, citant très majoritairement « leur retraite » (56% des 50-64 ans et 69% des 65 ans et plus). Il semble donc que les jeunes générations croient de moins en moins à la seule solution de la retraite pour assurer leurs vieux jours, ce qui constitue un tournant majeur dans l’idée que se font les Français de leur sécurité matérielle à long-terme.

Article publié le 12/10/2012 à 10:00 | Lu 2915 fois


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