Le rôle des cadres et chefs d’entreprise retraités dans le développement socio-économique

L’association ECTI, qui regroupe un réseau d'experts bénévoles retraités apportant assistance et conseil en France comme à l'international a commandité une grande étude* auprès de la société Stratégide, mettant en avant le rôle des cadres et chefs d’entreprise à la retraite dans le développement du tissu socio-économique français. Expérience, savoir-faire, savoir-être, etc. les qualités reconnues aux anciens cadres et chefs d’entreprise retraités ne manquent pas. Encore faut-il faire appel à eux !


Ainsi, selon cette étude, les qualités principales reconnues aux anciens cadres et chefs d’entreprise retraités sont les suivantes : l’expérience, le savoir-faire -à la fois technique et fonctionnel-, le savoir-être, le dynamisme et la disponibilité.

Encore faut-il penser à faire appel à ce vivier d’expérience ! Afin qu’il aide au quotidien et surtout, afin qu’il puisse transmettre tout ce savoir accumulé au fil des années. Et ce, autant auprès des jeunes actifs ou en recherche d’emploi, que des associations ou des entreprises. En France, et pourquoi pas, à l’étranger.

Par exemple, auprès des jeunes étudiants, les retraités peuvent les conseiller, les aider à décrire leur vie professionnelle, leur donner les clés de la réussite. Auprès des jeunes actifs, les aînés peuvent jouer un rôle de parrain, d’accompagnateur. Le retraité peut aussi aider le jeune ingénieur à comprendre le fonctionnement d’une entreprise dans sa globalité ainsi que l’environnement dans lequel elle évolue.

Auprès des associations, l’apport de l’intervention d’un retraité peut permettre de donner une crédibilité, un impact et une visibilité plus grande au mouvement. Auprès des créateurs d’entreprise, un senior peut les aider dans la concrétisation de leurs projets grâce à une vision à long terme, par opposition à celle de court terme, souvent reprochée au jeune entrepreneur. Le retraité va alors décrire les différentes phases à franchir et l’ordre dans lequel elles doivent être franchies, pour un aboutissement efficace. In fine, les retraités doivent être une aide à la réflexion, un éclairage ; ils doivent être un miroir de leur expérience passée d’ancien créateur/repreneur d’entreprise.

Dans les entreprises, un ancien cadre ou patron peut pallier la solitude du chef d’entreprise Grâce, notamment, à son témoignage par rapport aux crises qu’il a vécu, aux décisions qu’il a du prendre pour les solutionner. L’important est que le chef d’entreprise échange, partage ses doutes et ses craintes avec l’expérience, le sang froid et la sagesse du retraité. L’échange impartial avec ce senior peut éviter au patron de s’enliser dans des situations difficiles.

A l’étranger, l’intervention de ces seniors peut être utile pour les nations en difficultés puisqu’ils évoluent dans un contexte similaire à celui d’après-guerre. Aussi, la population de ces pays est souvent très jeune et respectueuse des anciens. Toutefois, la nature de leur mission ne doit pas être opérationnelle mais se limiter à du conseil : soit sur l’économie marchande ou non marchande (environnement, associatif, etc.). Plus précisément, les retraités peuvent leur apprendre à mener des projets sur les questions importantes que sont l’eau, l’hygiène, l’éducation, entre autre.

Cependant, la valorisation de ces compétences suppose le respect de plusieurs contraintes. Tout d’abord, au-delà de la motivation du retraité à transmettre, il doit savoir s’arrêter à temps. Par exemple, l’investissement des seniors dans la vie socio-économique ne doit pas avoir pour finalité le désir de rester connecté et de ne pas vouloir perdre pied. Il faut aussi que jeunes et retraités se respectent mutuellement. Par exemple, l’accompagnement ne doit pas être imposé pour ne pas dévaloriser le jeune dans ses compétences. De même, l’intervention du retraité doit se limiter strictement au conseil : il ne doit pas intervenir sur l’aspect opérationnel. Plus pratiquement les seniors doivent apprendre à se mettre en retrait et à se cantonner à leur mission d’éclairage et de miroir de leur capital professionnel.

Le statut idéal des anciens cadres et chefs d’entreprise au sein des entreprises : bénévole, rémunéré, volontaire ? Selon les répondants de cette étude, pour faire de la transmission, une réussite dans l’entreprise, deux clivages s’opposent : d’un côté les partisans de la rémunération des retraités et de l’autre, les partisans au maintien du bénévolat.

In fine, la définition du statut du retraité dans l’entreprise est loin d’être tranchée… Si rémunération du retraité il y a, elle doit être clairement posée avec le commanditaire avant le début de la mission. Selon la philosophie du chef d’entreprise, la finalité de la mission donnée, le temps passé et la nature de la mission ; il peut effectivement rémunérer le retraité au moyen de jetons de présence par exemple, sachant que le montant doit être au maximum du tiers du SMIC.

*Cette étude a été réalisée auprès d’une trentaine de chefs d’entreprise, responsables ressources humaines, représentants des CCI, OSEO, maisons de la création et des directeurs d’école.
Le rôle des cadres et chefs d’entreprise retraités dans le développement socio-économique

Publié le 28/05/2009 à 14:10 | Lu 7828 fois