Le porteur d'histoire au Théâtre des Béliers : soirée de rêve !

Le rideau s’ouvre sur une scène occupée par cinq acteurs tournés vers la salle, deux femmes et trois hommes, habillés d’un pantalon noir et d’un maillot blanc, et qui nous saluent poliment. Sur scène aucun décor, juste un portant sur la gauche où l’on devine quelques costumes. Cinq tabourets complètent le tableau. Et brusquement tout se met en marche…





Le texte a été écrit par Alexis Michalik, celui même qui vient de récolter 5 Molières cette année pour sa nouvelle pièce « Edmond ». Celle dont il est question ici fut d’abord jouée au festival off d’Avignon en 2011, puis reprise au Théâtre 13 en septembre 2012 et n’a quasiment plus quitté l’affiche depuis, à Paris ou en tournée.
 
Elle fut aussi couronnée par deux Molières en 2014, celui de l’auteur francophone vivant et celui du metteur en scène du théâtre privé.
 
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, et tous ceux, sans doute nombreux, qui auraient envie de la revoir et on les comprend, elle est donnée actuellement au Théâtre des Béliers, dans le XVIIIème arrondissement de Paris.
 
Rappelons l’intrigue ou plutôt le début, car l’ensemble n’est assurément pas résumable. Un homme arrive dans une oasis du désert algérien et y rencontre deux femmes, une mère et sa fille, kabyles l’une et l’autre, qui possèdent une magnifique bibliothèque d’ouvrages littéraires écrits en langue française.

Nos trois personnages, d’évidence très cultivés, se mettent bientôt à nous raconter des histoires toutes autant rocambolesques les unes que les autres. Il s’en suit un ballet époustouflant où chacun va endosser une dizaine de rôles et nous voilà partis pour un merveilleux voyage dans l’espace et dans le temps, des Ardennes au fin fond du désert algérien, de nos jours, ou presque, à la Révolution française, la Grande Peste, les Croisades et les Papes en Avignon.
 
A cela se rajoute une histoire de communauté secrète et de trésor enfoui au pied d’un arbre. Avec très peu d’accessoires -même les objets sont mimés-, la mise en scène d’une grande vivacité parvient, par le jeu du texte et des costumes, à nous plonger tour à tour dans ces lieux et époques si différentes.
 
Après de chaleureux applaudissements bien mérités on sort tout étourdi de ce spectacle virevoltant.

Dans le hall, quelqu’un nous propose le texte de la pièce en rajoutant avec humour « Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi ». C’est sans doute le cas de beaucoup d’entre nous, mais il est certain que nous avons tous passé une soirée de rêves.
 
Alex Kiev

Théâtre des Béliers Parisiens
14 bis rue Sainte Isaure
75018 Paris
Du mardi au samedi à 19h

Séances supplémentaires le samedi à 16h30 et le dimanche à 17h Jusqu’au 10 février 2018

Article publié le 26/12/2017 à 01:00 | Lu 1569 fois