Le texte est un long monologue, d’une heure environ, pendant lequel une femme abandonnée de tous, du moins le prétend-elle, allongée sur un canapé qu’elle ne quittera pas, se répand en imprécations contre le monde entier.
C’est le 31 Décembre, jour maudit pour les solitaires, jour où, comme le souligne Muriel, on ne peut même pas se plaindre du bruit que font les autres quand ils vous empêchent de dormir.
Car c’est bien ce que voudrait faire notre personnage : dormir (à moins que ce ne soit mourir, mais elle ne le dit jamais). Faute d’y parvenir, elle se lance dans une démolition tous azimuts du genre humain. Tous les hommes sont des salauds et toutes les femmes des traînées.
Sa famille d’abord, et ceux qui l’ont quittée, faute d’avoir su l’aimer. Elle voudrait faire revenir chez elle son dernier époux, père de son jeune fils, non pas parce qu’elle l’aime mais par commodité, voire par convenance. Et parce que, dit-elle, un petit garçon doit être élevé par son père et sa mère, faute de quoi tout peut lui arriver.
Car c’est toute l’ambiguïté de ce texte : il est difficile d’imaginer que Simone de Beauvoir, farouche défenseur de l’égalité entre hommes et femmes, ait approuvé tous les mots qu’elle met dans la bouche de Muriel. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’admirer le courage de cette femme qui lutte contre ceux qui l’entravent dans sa dignité. Même si les outrances de langage et le propos un peu daté peuvent nous laisser certaines fois perplexes.
La grande force de Josiane Balasko est de nous tenir en haleine pendant cette heure où on se demande, continuellement, jusqu’où son personnage pourra aller dans ses pathétiques révélations.
Sa prestation d’actrice est prodigieuse et mérite sans conteste qu’on aille la voir sur scène et l’applaudir. Seule sur son canapé orange, tantôt allongée tantôt assise, toute de noir vêtue, sans fard ni artifices, elle nous rappelle à chaque instant qu’un acteur peut tout dire, pourvu qu’il ait du talent.
Alex Kiev
C’est le 31 Décembre, jour maudit pour les solitaires, jour où, comme le souligne Muriel, on ne peut même pas se plaindre du bruit que font les autres quand ils vous empêchent de dormir.
Car c’est bien ce que voudrait faire notre personnage : dormir (à moins que ce ne soit mourir, mais elle ne le dit jamais). Faute d’y parvenir, elle se lance dans une démolition tous azimuts du genre humain. Tous les hommes sont des salauds et toutes les femmes des traînées.
Sa famille d’abord, et ceux qui l’ont quittée, faute d’avoir su l’aimer. Elle voudrait faire revenir chez elle son dernier époux, père de son jeune fils, non pas parce qu’elle l’aime mais par commodité, voire par convenance. Et parce que, dit-elle, un petit garçon doit être élevé par son père et sa mère, faute de quoi tout peut lui arriver.
Car c’est toute l’ambiguïté de ce texte : il est difficile d’imaginer que Simone de Beauvoir, farouche défenseur de l’égalité entre hommes et femmes, ait approuvé tous les mots qu’elle met dans la bouche de Muriel. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’admirer le courage de cette femme qui lutte contre ceux qui l’entravent dans sa dignité. Même si les outrances de langage et le propos un peu daté peuvent nous laisser certaines fois perplexes.
La grande force de Josiane Balasko est de nous tenir en haleine pendant cette heure où on se demande, continuellement, jusqu’où son personnage pourra aller dans ses pathétiques révélations.
Sa prestation d’actrice est prodigieuse et mérite sans conteste qu’on aille la voir sur scène et l’applaudir. Seule sur son canapé orange, tantôt allongée tantôt assise, toute de noir vêtue, sans fard ni artifices, elle nous rappelle à chaque instant qu’un acteur peut tout dire, pourvu qu’il ait du talent.
Alex Kiev
La femme rompue
Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
Du mardi au samedi 19h jusqu’au 24 mars 2018
Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
Du mardi au samedi 19h jusqu’au 24 mars 2018