L’OMS part en guerre contre la sédentarité

Parce que dans le monde, un adulte sur trois manque d’exercice. Parce que la sédentarité est le quatrième facteur de risque de mortalité et parce que près de 3,2 millions de personnes décèdent chaque année par manque d'activité physique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) « part en guerre » contre l’inactivité et va tenter de convaincre la population et les pays, qu’il faut se bouger pour être en bonne santé !


Qu’est-ce que l’activité physique ?

L’OMS définit l’activité physique comme tout mouvement corporel produit par les muscles qui requiert une dépense d’énergie – ce qui comprend les mouvements effectués en travaillant, en jouant, en accomplissant les tâches ménagères, en se déplaçant et pendant les activités de loisir.
 
Le terme «activité physique» ne doit pas être confondu avec l’expression «faire de l’exercice», qui est une sous-catégorie de l’activité physique plus délibérée, structurée, répétitive, et qui vise à améliorer ou à entretenir un ou plusieurs aspects de la condition physique. Que le niveau d’intensité soit modéré ou plus fort, l’activité physique comporte des bienfaits pour la santé.
 
L’intensité des différentes formes d’activité physique varie selon les individus. Pour être bénéfique sur le plan cardiorespiratoire, toute activité doit être pratiquée par période d’au moins 10 minutes. L’OMS recommande : pour les enfants et les adolescents : 60 minutes d’activité d’intensité modérée à forte par jour ; pour les adultes (18+): 150 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine.
 
Bienfaits de l’activité physique

Une activité physique régulière d’intensité modérée comme la marche, le vélo ou la pratique d’un sport est bénéfique pour la santé. À tout âge, les bienfaits de l’exercice sont supérieurs aux risques potentiels, d’accidents par exemple. Toute activité physique vaut mieux que l’absence totale d’exercice. On peut atteindre aisément les niveaux d’activité recommandés en augmentant son niveau d’activité tout au long de la journée.
 
Une activité physique régulière suffisante : améliore la musculature et les performances cardiorespiratoires ; améliore la santé osseuse et les capacités fonctionnelles ; réduit le risque d’hypertension, de cardiopathie coronarienne, d’accident vasculaire cérébral, de diabète, de cancer du sein et du côlon, et de dépression ; réduit le risque de chute ainsi que de fracture du col du fémur ou de fracture vertébrale ; et est fondamentale pour l’équilibre énergétique et la maîtrise du poids.
 
Risques de la sédentarité

La sédentarité (manque d’activité physique) est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6%). Elle n’est dépassée que par l’hypertension artérielle (13%) et le tabagisme (9%) et représente le même niveau de risque que l’hyperglycémie (6%). Près de 3,2 millions de personnes meurent chaque année par manque d’activité physique.
 
La sédentarité augmente dans de nombreux pays, ajoutant à la charge des maladies non transmissibles et se répercutant sur l’état de santé général de la population mondiale. Les personnes sédentaires ont un risque de mortalité 20 à 30% plus élevé que celles qui pratiquent au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée la plupart des jours de la semaine.
 
Le manque d’activité physique est la principale cause d’environ : 21-25% des cancers du sein et du côlon ; 27% des cas de diabète ; et 30% des cardiopathies ischémiques.
 
Raisons du manque d’activité physique

Les niveaux de sédentarité ont augmenté partout dans le monde. Ainsi, au niveau mondial, près de 31% des adultes de 15 ans et plus ne faisaient pas assez d’exercice en 2008 (28% des hommes et 34% des femmes). Dans les pays à revenu élevé, 41% des hommes et 48% des femmes ne faisaient pas suffisamment d’exercice, contre 18% des hommes et 21% des femmes dans les pays à revenu faible.
 
La faiblesse des taux d’exercice physique ou leur baisse correspond souvent à l’augmentation du produit national brut. La baisse est en partie due à un manque d’activité physique pendant les temps de loisirs et à une augmentation des comportements sédentaires au cours des activités professionnelles et domestiques. De même, une augmentation de l’utilisation des modes de transport «passifs» a également été associée à la baisse des niveaux d’activité physique.
 
L’urbanisation croissante va de pair avec plusieurs facteurs environnementaux qui peuvent décourager la pratique d’une activité physique, à savoir : la peur de la violence et de la criminalité si l’on pratique une activité d’extérieur ; une circulation routière très dense ; la mauvaise qualité de l’air, la pollution ; l’absence d’espaces verts, de trottoirs et d’installations sportives/de loisirs.
 
Comment accroître l’activité physique ?

La société en général comme les individus peuvent prendre des mesures pour accroître l’activité physique. En 2013, les États Membres de l’OMS ont convenu de réduire de 10% le niveau de sédentarité dans le cadre du Plan d’action mondial pour la lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020.
 
Des politiques et des plans de lutte contre la sédentarité ont été mis au point dans environ 80% des États Membres de l’OMS, même s’ils ne sont opérationnels que dans 56% des pays. Les autorités nationales et locales adoptent également des politiques dans un éventail de secteurs pour promouvoir et faciliter l’exercice physique.
 
Les politiques visant à accroître l’activité physique visent à faire en sorte : que la marche, le vélo et les autres formes de transport «actives» soient accessibles et sûrs pour tous ; que les politiques mises en place sur les lieux de travail encouragent l’activité physique ; que les écoles disposent d’espaces et d’installations sécurisés pour permettre aux élèves de se dépenser pendant leur temps libre ; que l’éducation physique de qualité aide les enfants à adopter des comportements qui les maintiendront physiquement actifs toute leur vie ; que les installations sportives et de loisir offrent la possibilité à tous de pratiquer une activité sportive.
 
Action de l’OMS

La Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé, adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2004, décrit les mesures à prendre pour accroître l’activité physique dans le monde. La Stratégie invite instamment les différentes parties prenantes à prendre des mesures dans ce sens aux niveaux mondial, régional et local.
 
Les Recommandations mondiales en matière d’activité physique pour la santé, publiées par l’OMS en 2010, sont axées sur la prévention primaire des maladies non transmissibles par l’exercice physique. Elles proposent différentes options pour atteindre les niveaux d’activité physique recommandés au plan mondial; par exemple : l’élaboration et la mise en œuvre de directives nationales pour promouvoir la santé par l’activité physique ; l’intégration de l’activité physique dans d’autres secteurs connexes pour assurer la cohérence et la complémentarité des politiques et des plans d’action ; le recours aux médias pour sensibiliser aux bienfaits de l’exercice physique ; la surveillance et le suivi des mesures visant à promouvoir l’activité physique.

Publié le 12/03/2014 à 04:13 | Lu 4179 fois