Journée mondiale contre la maltraitance : le point avec l'AD-PA

​Cette journée (qui se tient chaque année le 15 juin) est utile car elle permet de développer une prise de conscience collective. En effet, dans un climat sociétal qui dévalorise la personne âgée (et, a fortiori, quand elle est fragilisée), cela ne favorise pas le développement du respect, premier rempart contre la maltraitance.





De fait, de nos jours, la discrimination par l'âge (ce que l’on nomme aussi l’âgisme) est encore trop répandue ; que dire de déclarations visant à interdire le vote des plus de 80 ans ou de magazines titrant « Interdit de vieillir » ?
 
Dans ce contexte, cette journée est utile car elle concourt à la prise de conscience collective dans un climat sociétal qui dévalorise les personnes âgées (et, a fortiori, quand elle est fragilisée) ne favorise pas le développement du respect, premier rempart contre la maltraitance.
 
Les pervers et les cupides
Les plus exceptionnelles mais les plus spectaculaires, les maltraitances dues à ce type d'individus (voisins, familles ou professionnels) peuvent être verbales, psychologiques, financières voire physiques (avec parfois des conséquences dramatiques, voire même fatales).
 
Dans ce contexte démographique sans précédent dans l’histoire de l’humanité, l'AD-PA (association des directeurs de maisons de retraite) rappelle qu’elle « soutient les efforts des Pouvoirs Publics pour que les victimes et les témoins puissent être écoutés et dénoncent ces situations à la police ou à la justice afin que de telles pratiques soient sévèrement sanctionnées ».
 
Les familles et les professionnels piégés
Le plus souvent à domicile pour les familles (où se déroulent 80% des maltraitances contre 20% en établissement), à domicile ou en établissement pour les professionnels, les difficultés (hormis les cas précédents) naissent de l'épuisement des uns et des autres.
 
Ces actions involontaires s'apparentent plus à une insuffisante bien-traitance qu’à de la maltraitance proprement dire : prise en compte incomplète des attentes de la personne, délais trop longs dans la réponse, accompagnement trop rapide dans les actes quotidiens, écoute insuffisante...
 
« Au-delà de l'amélioration de l'information et de la formation, l'essentiel reste la nécessité d'augmenter le nombre de professionnels aidant les personnes âgées à domicile ou en établissement » rappelle l’AD-PA dans son communiqué.
 
La Cour des Comptes rappelait dans son rapport de 2005 que les besoins des personnes âgées sont couverts à moitié dans notre pays. A quelques jours du lundi de Pentecôte, on voit bien comment l'organisation des financements est le rempart indispensable à la promotion de la bientraitance
 
Le problème de la maltraitance des ainés, qui reste en général un sujet tabou, commence à être mieux connu à l’échelle mondiale. Rappelons que la maltraitance consiste en un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne qui en est victime. Tous les types de maltraitance des personnes âgées ont des conséquences en termes de santé et de bien-être.
 
Selon une récente étude de l’OMS, près de 16% des personnes âgées de 60 ans et plus ont déjà été victimes de sévices psychologiques (11,6%), de maltraitance financière (6,8%), de négligence (4,2%), de maltraitance physique (2,6%) ou d’abus sexuels (0,9%).
 
Dans son communiqué, l'AD-PA, avec tous les syndicats de salariés, demande à l'Etat d'engager, dès 2019, les crédits permettant la création de 40 000 emplois nouveaux, soit 2 postes supplémentaires dans chaque service à domicile et établissement.

Article publié le 17/06/2019 à 09:20 | Lu 3826 fois


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