JNM : l'oedème maculaire secondaire à une occlusion veineuse rétinienne

L’occlusion veineuse rétinienne, ou OVR, est une affection courante de la rétine et une cause de cécité commune, qui peut induire un œdème maculaire. Bien que l’occlusion soit irréversible, des traitements existent pour freiner l’évolution de la perte visuelle… et des habitudes de vie plus saines peuvent permettre de réduire son risque. Le point avec l’Association Macula.





Qui sont les personnes exposées à l’OVR ?
Les occlusions veineuses rétiniennes peuvent survenir à tout âge, chez les adolescents comme chez les personnes âgées, avec un âge moyen de survenue entre 55 et 65 ans.
 
Pourquoi l’OVR est-elle grave ?
L’occlusion veineuse rétinienne (OVR) est une cause de cécité commune. Elle est la conséquence d'un ralentissement brutal de la circulation veineuse dans la rétine, suite au blocage d’une veine de l’œil, en raison d’un caillot par exemple. L’occlusion est brutale et sans avertissement.

En cas d’OVR, le sang ne peut plus s’évacuer normalement hors de l'œil, d’où un ralentissement de la circulation sanguine et une pression élevée dans les veines. Ces phénomènes se traduisent au fond d'œil par une dilatation des veines et l'apparition d'hémorragies. L’OVR peut ainsi induire une fuite de liquide dans la macula et générer un œdème maculaire, expliquant la sensation de vision floue.
 
L’OVR est une maladie grave qui mène souvent à une perte de vision soudaine dans l’œil touché en raison : du ralentissement de la circulation sanguine qui prive la rétine d’oxygène ; d’un possible œdème de la rétine. Ces deux phénomènes sont associés à des degrés variables selon les patients.
 
Il existe deux types d’OVR selon la localisation de l’obstruction :
- l’occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR), forme la moins courante et la plus sévère (une large partie de la rétine est concernée) ;
- et l’occlusion d’une branche veineuse rétinienne (OBVR), qui concerne une ramification et donc une veine plus petite : forme 5 fois plus fréquente mais au pronostic moins négatif (la perte de la vision n’est jamais complète car la plus grande partie de la rétine n’est pas concernée par l’occlusion).
 
Comment évolue l’OVR ?
Une fois la maladie déclarée, l’évolution de l’OVR est difficile à prévoir : la veine obstruée peut spontanément se déboucher ou des vaisseaux dits « collatéraux » peuvent se développer pour contourner l’obstacle, parfois suffisamment vite pour rétablir rapidement la circulation et limiter les lésions de la rétine.
 
Les conséquences de l’OVR en termes de perte visuelle s’avèrent ainsi très variables d’un patient à l’autre : certains patients guérissent sans séquelle, d'autres conservent une vision altérée. Certains rapportent une vision fluctuante d'un jour à l'autre, voire au cours d'une même journée (vision souvent jugée moins bonne au réveil).
 
Quels sont les symptômes de l’OVR ?
L’occlusion veineuse rétinienne se produit brutalement, sans avertissement. Les symptômes peuvent être : une perte de vision légère ou marquée d’un œil et une vision floue. L’OVR peut aussi rester silencieuse : certaines personnes souffrant d’une OVR ne remarquent pas de symptômes. Il est donc important de passer un examen de la vue régulièrement.
 
Quels sont les facteurs de risque de l’OVR ?
Certaines pathologies sont reconnues comme augmentant les risques de développer une occlusion veineuse rétinienne (OVR) ou de l’aggraver : le glaucome et l’hypertension.
 
D’autres facteurs de risques sont suspectés mais encore très discutés (pas de consensus) : facteurs de risque cardiovasculaires ; vieillissement ; surpoids ou obésité ; sédentarité ; tabagisme ; et utilisation de contraceptifs oraux.
 
Quand se faire dépister ?
En raison des complications et du risque d’une perte définitive de la vision en cas d’occlusion veineuse rétinienne (OVR), mais aussi afin de pouvoir bénéficier d’un éventuel traitement à temps, il est nécessaire d'effectuer des contrôles ophtalmologiques réguliers.
 
Quels sont les examens de dépistage ?
L’occlusion veineuse rétinienne est dépistée par l’ophtalmologiste via un examen du fond d’œil et des examens complémentaires en cas de signes évocateurs d’une OVR. Il s’agit des mêmes techniques que celles utilisées dans le dépistage de la maculopathie diabétique (voir pages 14-15).
 
Un bilan biologique simple peut également être prescrit (viscosité sanguine, coagulation) voire un bilan cardiovasculaire dans certains cas. Néanmoins, ce bilan se révèle souvent normal.
 
Quels sont les traitements ?
La prise en charge thérapeutique de l’occlusion veineuse rétinienne est encore incertaine :
- des traitements tels que les anti-agrégants plaquettaires (l’aspirine) ou divers fluidifiants peuvent être proposés pour tenter de déboucher la veine ;
- dans certaines formes sévères, un traitement au Laser peut être tenté, pour éviter la prolifération de petits vaisseaux anormaux qui peuvent entrainer des saignements et/ou des douleurs. Ce traitement au Laser vise à éviter la survenue de complications (parfois douloureuses) ; il n'a aucun effet sur l'acuité visuelle.
- En cas d’œdème prolongé de la rétine, l’injection intraoculaire d’anti-inflammatoires ou d’anti-VEGF (comme ceux utilisés pour ralentir la DMLA) peuvent réduire l'œdème maculaire et permettre de récupérer de la vision.

Article publié le 03/07/2017 à 01:00 | Lu 3124 fois