Internet sert maintenant aussi à s'informer sur la santé

Une majorité de Français a déjà consulté le web pour s’informer suite à un problème de santé : 60% l’ont ainsi déjà fait pour savoir ce dont ils souffraient, en particulier les femmes (66%) et les plus jeunes (81% pour les 18-24ans). La moitié (49%) l’a quant à elle déjà fait pour savoir comment se soigner, dont plus de la moitié (53%) chez les femmes. Détails de ce baromètre réalisé par l’institut CSA pour Orange et Terrafemina portant sur la santé à l’heure d’Internet.


Parmi les Français adeptes de cette prise d’information, il semble qu’Internet soit perçu comme une source d’information complémentaire de la traditionnelle visite chez un médecin. Presque trois-quarts d’entre-eux (73%) disent en effet aller chercher des informations sur Internet pour se faire une première idée avant d’aller voir un généraliste, seuls 14% y allant pour savoir quels médicaments prendre sans aller consulter un médecin et 12% pour savoir quel type de médecin consulter.

Quant à savoir plus précisément pourquoi ils vont sur Internet avant d’aller voir un médecin, ils répondent dans le même sens : plus des deux-tiers (68%) déclarent faire confiance aux médecins mais préférer s’informer d’abord par eux-mêmes. Les autres raisons (l’argent, 11%, le temps, 10% et l’absence de confiance, 8%) sont toutes trois assez minoritaires.

Très peu de Français ont d’ailleurs déjà été tentés par l’automédication après s'être informés sur Internet. Ainsi, 78% déclarent ainsi ne jamais avoir acheté et pris des médicaments selon des informations trouvées sur la Toile et sans avoir consulté un médecin. Ils ne sont que 21% à l’avoir déjà fait, dont17% pour des médicaments ne nécessitant pas d'ordonnance et –plus grave- 4% pour des médicaments sous ordonnance. C’est par ailleurs une pratique un peu plus développée chez les femmes : 27% d’entre-elles l’ayant déjà fait…

Une offre d’informations plutôt bien perçue

Si l’on exclut donc le passage à l’automédication, les Français semblent donc faire plutôt confiance aux informations médicales circulant sur le web. Près des trois-quarts d’entre-eux (71%) pensent qu’elles sont de bonne qualité ; seul un quart des Français (25%) pensant le contraire (38% chez ceux qui n’ont jamais consulté Internet pour un problème de santé et 37% chez les CSP+).

Seuls 8% des Français ayant consulté le web pour s'informer ou se soigner disent consulter en priorité les sites d’organismes reconnus par l’Etat tandis que les sites généralistes sur le modèle de Doctissimo semblent être une référence en la matière (59%), notamment chez les ouvriers (73%) et les jeunes. Un quart des Français (24%) préfèrent pour leur part les sites spécialisés sur une seule pathologie (37% chez les femmes de 60 ans et +) et 8% les forums d’internautes.

L’avenir : non à la consultation on-line, oui au dossier médical personnel

Les Français expriment en revanche plus de méfiance vis-à-vis de l’utilisation croissante du numérique pour la santé en général. L’initiative récemment prise (encore en phase de test) d’autoriser les consultations médicales sur Internet est ainsi majoritairement désapprouvée : 70% pensent que c’est une mauvaise idée car un médecin ne peut pas faire de bon diagnostic s’il n’a pas son patient en face de lui tandis qu’un gros quart (29%) pense à l’inverse que c’est une bonne idée car cela permet un accès plus facile à la médecine, surtout dans les régions où les médecins manquent (36% chez les hommes, 45% chez les hommes de 60 ans et +).

Une très large majorité (82%) déclare d’ailleurs de la même manière que les consultations sur Internet ne pourront dans la plupart des cas pas remplacer une consultation sur place dans les prochaines années, 18% pensant en revanche qu’elles le pourront.

Par contre, une majorité approuve le projet de dossier médical personnel lancé en décembre 2010. Près des deux-tiers (65%) pensent que c’est une bonne idée car cela permet une meilleure coordinations des soins entre médecins (79% des 60 ans et + et 78% des étudiants), un gros tiers (34%) pensant que c’est au contraire une mauvaise idée car c’est risqué de mettre ce type de données sur Internet (62% chez les ouvriers, 50% chez les 25-34ans).

L’institut CSA a réalisé pour Orange et Terrafemina la cinquième vague d’un baromètre portant sur la santé à l’heure d’Internet. 995 personnes de 18 ans et plus ont été interrogées en ligne du 2 au 4 février 2011.

L’échantillon a été constitué sur la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle après stratification géographique par région de résidence et catégorie d’agglomération.

Publié le 21/02/2011 à 11:39 | Lu 2388 fois