Inhibiteur direct de la rénine : une nouvelle classe thérapeutique dans le traitement de l’hypertension artérielle

A l’occasion du congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) qui s’est tenu fin août à Barcelone (Espagne), le laboratoire Novartis a présenté une nouvelle classe de médicaments antihypertenseurs très prometteuse qui repose sur l’inhibition directe de la rénine Explications.





Toutes les études le montrent : les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde devant les cancers. Et malheureusement, dans une société trop sédentaire et vieillissante, mathématiquement, le nombre de décès imputables à ces pathologies ne cesse de croître…

Certes, de nombreux traitements efficaces existent déjà. Mais dans un monde où les hypertendus vont devenir de plus en plus nombreux (vieillissement des populations+sédentarité), il est indispensable de trouver de nouveaux traitements permettant de soulager notre cœur et nos artères…

Parmi les grandes avancées présentées à Barcelone au congrès de la Société Européenne de Cardiologie, Aliskiren le premier inhibiteur direct de la rénine… Derrière cette expression quelque peu barbare pour le grand public, se cache une nouvelle classe de médicaments antihypertenseurs développée par le laboratoire Novartis. Ainsi, le traditionnel « club des cinq » comprenant les cinq grandes familles de médicaments permettant de lutter contre l’hypertension* pourrait se transformer en « club des six » avec l’arrivée de ce nouveau traitement.

Cette nouvelle molécule trouve son origine à la fin du 19ème siècle lorsqu’un chercheur finlandais, Robert Tigerstedt, a imaginé qu’il pouvait y avoir dans le sang, une substance produite par le rein qui augmenterait la pression artérielle… Il avait découvert, ou plutôt supposé, l’existence de la rénine, c'est-à-dire l’enzyme clé du système rénine angiotensine (SRA) : un important régulateur de la pression sanguine.

Il aura fallu ensuite plus d’une centaine d’années (et de très nombreuses avancées médicales et évolutions techniques et scientifiques) avant de pouvoir mettre au point l’aliskiren, le premier inhibiteur direct de la rénine…

Ce nouvel antihypertenseur (commercialisée par Novartis sous le nom Rasilez(R)) s’annonce comme particulièrement efficace dans le traitement de l’hypertension essentielle (tension artérielle élevée). Essentielle signifiant ici que l’hypertension n’a pas de cause évidente. Autre avantage : il s’administre par voie orale en monothérapie et affiche une durée d’action de plus de 24 heures. Il dispose également d’une bonne tolérance comparable au placebo (peu d’effets secondaires).

A noter cependant que l’Agence européenne des médicaments (EMEA) recommande aux professionnels de santé de ne pas prescrire de médicaments à base d’aliskiren chez les patients ayant développé un angioedème lors d’un traitement antérieur par un médicament contenant ce principe actif.

Pour terminer, rappelons une chose simple… Chacun d’entre nous peut agir et à n’importe quel âge pour faire reculer l’apparition des maladies cardiovasculaires. L’activité physique reste le meilleur moyen de faire diminuer ce risque. Les personnes de plus de 65 ans, qui ont une activité physique régulière, augmentent leur durée de vie en bonne santé de 30% si leur pratique est de faible densité et jusqu’à 53% si elle est intense. A bon entendeur.

*les diurétiques thiazidiques, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II
Inhibiteur direct de la rénine : une nouvelle classe thérapeutique dans le traitement de l’hypertension artérielle

Article publié le 25/09/2009 à 10:50 | Lu 4730 fois