Hypertension artérielle (HTA) : la France compte 10,5 millions d’hypertendus traités

Entre 2000 et 2006, le nombre de patients soignés pour hypertension artérielle (HTA) a augmenté de près de deux millions et les remboursements de soins sont passés de 2,6 milliards d’euros en 2000 à 4,4 milliards en 2006, indique une étude inédite de l’Assurance maladie qui a porté sur l’hypertension artérielle et les facteurs de risques associés... Dans un monde où de plus en plus de personnes sont traitées pour lutter contre cette pathologie, l’enjeu est donc de leur garantir à tous la meilleure prise en charge en privilégiant le meilleur rapport coût/efficacité de traitement.





L’hypertension artérielle : c’est quoi au juste ?
L’hypertension artérielle (HTA) est une élévation permanente de la pression artérielle :
- Supérieure ou égale à 140 mmHg* pour la pression artérielle systolique (lorsque le coeur se contracte),
- Supérieure ou égale à 90 mmHg pour la pression artérielle diastolique (tension artérielle minimale lorsque le coeur se relâche).

L’hypertension est un facteur de risque majeur dans la survenue de maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux, les infarctus du myocarde ou encore l’insuffisance cardiaque.

Ce risque augmente fortement chez les hypertendus fumeurs, atteints de diabète, d’obésité, de dyslipidémies (augmentation du taux de lipides dans le sang comme par exemple le cholestérol). Plus les facteurs de risque se cumulent, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire augmente. D’où l’importance d’un suivi attentif pour tenter d’éviter les complications médicales qui s’y attachent.

L’hypertension artérielle, ça se soigne !
La détection et la prise en charge de l’hypertension artérielle est assurée neuf fois sur dix par le médecin traitant. De fait, son rôle est prépondérant dans la prévention des risques cardiovasculaires dont l’hypertension est un des principaux facteurs. De plus, grâce à la proximité qu’il possède avec ses patients, il dispose de toutes les informations nécessaires pour leur proposer le traitement médicamenteux le plus adapté à leur mode de vie, tout en évitant des interactions avec d’autres traitements qu’ils peuvent avoir. .../...
Hypertension artérielle (HTA) : la France compte 10,5 millions d’hypertendus traités

Comment ça se soigne ?
Le médecin traitant doit tout d’abord aider ses patients à améliorer leur hygiène de vie avec une alimentation adaptée, la pratique d’exercice physique, un poids équilibré, la limitation de la consommation d’alcool à un ou deux verres par jour. C’est un élément important et parfois suffisant du traitement de l’hypertension artérielle.

Il prescrit également, si nécessaire, des médicaments antihypertenseurs qui doivent être pris à vie. Le médecin choisit en fonction de nombreux critères –âge, profil, antécédents…– le traitement le mieux adapté.

Depuis quelques années en France, les recommandations sanitaires ont entraîné une évolution des modalités thérapeutiques. Ainsi, les traitements antihypertenseurs sont devenus plus intensifs. Ils associent plus fréquemment deux ou trois médicaments différents : 61 % des personnes sont traitées avec plusieurs classes de médicaments (contre 55 % en 2000).

Les dernières données épidémiologiques en France montrent une baisse de la mortalité cardiovasculaire de 15 % en quatre ans. Parmi les éclairages possibles de ces résultats : l’amélioration de la prise en charge du risque cardiovasculaire et l’intensification des traitements.

Portrait d’un hypertendu
Un retraité : 60 à 70 % des plus de 70 ans suivent un traitement contre l’hypertension

Plutôt en surpoids : l’obésité abdominale est un facteur important dans la survenue de l’HTA

Mieux diagnostiqué : en 2006, 10,5 millions de personnes sont traitées pour l’HTA soit presque deux millions de personnes de plus qu’il y a six ans.

L’hypertension artérielle, combien ça coute ?
L’hypertension artérielle est la 3ème cause de prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie, derrière le diabète et les cancers. Face à des coûts de traitements qui ne cessent d’augmenter (+40 % de 2000 à 2006), l’Assurance Maladie incite les professionnels de santé et les patients à préférer les génériques, meilleur marché et disposant d’une même qualité de traitement.

Mais c’est aussi en privilégiant le meilleur rapport coût/efficacité des différentes gammes de traitements que l’on peut agir. À titre d’exemple, les médicaments les plus récents sont souvent plus chers que les produits plus anciens sans que le bénéfice sanitaire soit toujours supérieur.

Comment expliquer l’augmentation des dépenses de 70% de 2000 à 2006 ?
Une prise en charge plus précoce des patients :
L’hypertension artérielle est décelée et soignée de plus en plus tôt : le nombre de patients traités a augmenté de +22,4 % entre 2000 et 2006. Une meilleure prise en compte des facteurs de risque associés : le risque cardiovasculaire est de plus en plus pris en compte et traité, ce qui double quasiment le coût annuel moyen du traitement de l’hypertension.

Un recours aux traitements les plus chers :
Parmi les cinq classes de médicaments qui soignent l’HTA, celle des sartans, est la plus onéreuse. Ainsi, l’écart moyen à efficacité égale, entre une autre classe plus ancienne comme les IEC (inhibiteur de l’enzyme de conversion) et les sartans s’élève à environ 100 pour une année de traitement, par patient. Or, l’utilisation des sartans a tendance à augmenter ces dernières années : 37 % des patients en prennent contre moins de 20 % en 2000. Au total, ce sont 610 millions d’euros qui ont été remboursés par l’Assurance Maladie (contre seulement 346 millions d’euros en 2000).

Alors comment bien traiter l’HTA sans trop dépenser ?
En 2006, pour la première fois, le coût annuel des traitements antihypertenseurs a diminué par rapport à l’année précédente. L’utilisation plus fréquente des médicaments génériques a permis d’économiser plus de 70 millions d’euros en 2006, c’est pourquoi il convient de continuer à développer l’usage des génériques. De même, à l’instar des autres pays européens, les nouveaux médicaments, souvent plus chers, pourraient être utilisés de préférence en deuxième intention.

*mmHg : unité de mesure de la pression utilisée pour quantifier la tension artérielle.

Qu’est ce qu’un médicament générique ?

La même molécule en moins cher !
Pour mettre au point un médicament, de longues recherches sont nécessaires pour un laboratoire pharmaceutique. Le brevet du médicament est protégé par une exclusivité pendant 20 ans. Passé ce délai, le médicament tombe dans le domaine public. D’autres laboratoires peuvent alors le fabriquer sans réaliser de nouvelles recherches ce qui leur permet ensuite de le vendre à un coût inférieur.

Une efficacité et une qualité identique
Un générique est tout aussi efficace qu’un autre médicament. Il présente les mêmes garanties de sécurité et de qualité qu’un médicament d’origine car les molécules utilisées sont les mêmes. Les médicaments génériques sont soumis, comme tout les autres médicaments à des contrôles et doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché délivrée par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé.

Article publié le 28/07/2008 à 14:44 | Lu 10410 fois