Gisèle raconte sa vie mouvementée à ses petits-enfants : parce qu’elle le vaut bien…

Avec le nombre croissant de personnes âgées compte tenu du vieillissement de la population, de nouveaux services apparaissent, spécifiquement dédiés aux seniors. Parmi eux, le « récit de vie ». Sylvie Labansat, biographe, nous présente l’exemple de Gisèle, quatre-vingt ans, qui a souhaité raconter sa vie mouvementée pour ses petits-enfants.


« Je n’aurais jamais eu l’idée de faire un livre de ma vie, je ne suis pas une personne célèbre et ma vie est toute simple. » Gisèle, quatre-vingt ans, semble y croire.

Pourtant si l’on additionne une enfance miséreuse dans la Zone d’Ivry ; un placement à l’Assistance publique à l’âge de huit ans ; une tuberculose osseuse qui lui fera passer quatre ans dans les hôpitaux ; l’occupation allemande et l’évacuation par convoi sanitaire d’Hendaye à Garches ; les placements comme bonne à tout faire…

Mais aussi, les nuits sous les tentes d’urgence de l’abbé Pierre, l’hiver 1955, avec son mari et leurs deux bébé ; des logements indignes sans eau, ni chauffage, éclairés à l’acétylène, où les enfants dorment à plusieurs dans le lit ; à trente-deux ans, huit enfants dont un qui gardera les séquelles d’une naissance compliquée ; un veuvage à 47 ans ; des ménages pendant dix ans malgré un dos en miettes…

« Ma dernière n’avait que treize ans à la mort de mon mari, il fallait bien que je travaille » et aujourd’hui, une maladie neurologique qui la cloue dans un fauteuil… on aurait envie de dire que la vie de Gisèle n’a pas été si facile que cela.

Cette maman courage raconte aussi la fierté d’avoir décroché, à 17 ans, son C.A.P. de couture « flou » ; son amour du Pays basque découvert lors des longues années de solitude et de souffrance physique ; l’émerveillement quand elle a eu, enfin, l’électricité et l’eau courante : « Je ne me lassais pas d’ouvrir et de fermer les robinets ! » ; et l’impression d’espace quand, en 1967, la ville de Champigny-sur-Marne lui attribue un cinq-pièces, dans une HLM.

Pourtant, pas de plainte dans son propos. Juste la volonté de partager avec ses huit enfants, treize petits enfants et quinze arrière-petits-enfants un parcours « différent ». Quelques mots griffonnés dans un cahier, du temps où elle pouvait encore écrire. Puis sa fille Martine a pris le relais. Mais la mémoire est capricieuse, oublieuse et les souvenirs arrivent en vrac, parfois confus et nécessitant des recherches complémentaires.

Alors, les deux femmes se sont tournées vers la biographe Sylvie Labansat (Alors, raconte-nous…). « J’ai été touchée par le parcours de Gisèle, d’une dignité surprenante malgré les épreuves. ».

Les entretiens conduits au domicile campinois de Gisèle font l’objet d’un petit livre, accompagné d’un CD sur lequel figurent les actes d’État-civil, les arbres généalogiques reconstitués et toute une iconographie. Un ouvrage à destination exclusivement familiale qui a été remis à la veille de la Fête des mères.

Alors, raconte-nous…

Un récit de vie, comment bien ça coûte ? C’est la première question qu’on me pose ! Tout dépend du périmètre que le narrateur définit pour son récit (un événement particulier, une période spécifique ou le récit de toute une vie…) et en conséquence, du temps passé.

À partir de 1 400 euros (pour 4 heures d’entretien et environ 60 pages de texte + photos N&B).

Site : alorsracontenous.free.fr
Mail : alorsracontenous@free.fr

Publié le 16/05/2012 à 12:00 | Lu 3583 fois