Expo Christian Dior au Musée des Arts Décoratifs : Bal à la Vaubyessard

C’est en 1947 que Christian Dior, alors jeune galeriste un peu dilettante, ami de Cocteau, Dali et autres artistes célèbres de cette époque, se lança dans la Haute Couture et créa la célèbre maison du 30 Avenue Montaigne. Pour célébrer les 70 ans de cet évènement, le Musée des Arts Décoratifs propose une somptueuse évocation des dix années d’activité du Maître -il est mort en 1957, à l’âge de 52 ans- et des six créateurs qui ont repris le flambeau pendant les soixante années qui ont suivi.





Les premières salles retracent la courte période du jeune galeriste, où l’on devine déjà le mélange de classicisme dans un gout prononcé pour le 18ème siècle et aussi, les premières audaces, telle cette femme coiffée de ce qui ressemble à une « baguette de pain ».
 
Le trajet se poursuit par une succession de petites salles très richement garnies évoquant les débuts du couturier mais aussi de ses successeurs, dans un complexe mélange de robes, manteaux, tailleurs et accessoires, d’objets et de photographies d’époques diverses avec, en plus, beaucoup de robes miniatures, créant de curieuses harmonies de couleurs et de tailles, évoquant parfois les collections enfantines du passé.
 
L’exiguïté des salles et la densité de la foule qui s’y presse font que l’on a parfois un peu de mal à s’en approcher suffisamment pour distinguer tout ce qui y est exposé. Il faudrait pouvoir y revenir un jour de fermeture !

La première partie de l’exposition se termine par le stand des parfums, où l’on vous explique l’évolution des fragrances, des plus capiteuses dans les années cinquante, jusqu’au notes plus fraîches choisies pour les créations contemporaines.
 
La deuxième partie est époustouflante. Très épurée et très structurée, les salles sont plus grandes et du coup il y a moins de cohue. C’est une merveilleuse pièce de théâtre en trois actes.
 
Acte 1 : Les six successeurs du Maître, depuis Yves Saint-Laurent à Maria Grazia Chiuri en passant par Marc Bohan, Gian Franco Ferré, John Galliano et Raf Simons.
 
Acte 2 : Une longue galerie de multiples petites loges chacune occupée par un tailleur, robe ou manteau, dans des tissus unis. Ici c’est surtout la ligne qui parle.

Acte 3 : Le clou de l’exposition. Une vaste salle à hauts plafonds à caissons, avec sur deux ou trois estrades les plus belles robes de bal qu’on n’ait jamais vues, à moins d’avoir été l’hôte privilégié de certaines grandes soirées. Nous sommes en un instant devenus Madame Bovary invitée par le Marquis d’Andervilliers à son bal du Château de la Vaubyessard.
 
On quitte à regret cette rétrospective, les yeux pleins d’étoiles, retrouvant brusquement le pavé gris et humide de la rue.
 
L’exposition se poursuit jusqu’au 7 Janvier, il  ne reste malheureusement que quelques billets sur Internet mais n’hésitez pas à braver le froid et la pluie pour essayer d’obtenir sur place le précieux Sésame qui vous permettra d’accéder au monde merveilleux du Couturier du Rêve.
 
Alex Kiev

Musée des Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli 75001 Paris

Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Nocturne le jeudi de 18h à 21h
Fermé le lundi

Jusqu’au 7 Janvier

Article publié le 13/12/2017 à 01:41 | Lu 2246 fois