Early booking… Parlons vrai ! par Michel-Yves Labbé, fondateur de Directours

De nos jours, la tendance est à l’« early booking »... En bon français : réservation à l’avance. Ce qui sous-entend pour les professionnels : longtemps à l’avance, puisqu’une réservation est, par essence, toujours en avance… Les tour operators, les hôteliers, les croisiéristes multiplient les annonces et offrent pléthore de réductions, avantages et autres bonus. Intéressant ou pas ? Jusqu’à présent, l’idée générale chez les consommateurs était de jouer la dernière minute. Ces « early booking » sont-ils seulement une technique marketing pour contrer les effets de la dernière minute ? A contrario, de véritables aubaines ? Quelques réponses…





Vous voyagez loin, en vol régulier ?


Aucun doute, plus tôt vous réservez, meilleur sera votre prix. Sur l’aérien, qui représente une grande partie du package, c’est un axiome : en vol régulier, plus tôt on réserve, moins cher on paye. Principe des Prem’s SNCF ou des compagnies low cost. Comme tous les principes, il peut souffrir de l’exception qui confirme la règle. Mais l’exception est trop rare. On peut réserver son vol 364 jours à l’avance.

Certains hôteliers ont commencé à intégrer cet axiome. Ils offrent des primes à la réservation longtemps à l’avance. Imaginant, et c’est intelligent, que si le vol est peu cher et leur hôtel en promotion, le package sera attractif. C’est toujours rassurant pour un hôtelier d’avoir un matelas de réservation plusieurs mois à l’avance.

On trouve ce genre d’offres sur Maurice, les Seychelles, un peu les Maldives. Rarement en Asie.

Notez enfin qu’il y a toujours des promotions sur l’aérien en octobre/ novembre quand les compagnies se font du souci pour leurs remplissages de l’année suivante. Elles durent peu, sont intéressantes pour voyager jusqu’en fin mars mais n’ont pas d’effet sur la haute saison d’été.

Vous ne voyagez pas trop loin, en vols réguliers ?

Le prix du vol ne va pas prendre une part importante dans le forfait global.

Par exemple, la Grèce, trois options :

- Si vos dates sont en haute saison, réservez le plus tôt possible. Non pour un problème de prix, mais pour avoir la disponibilité.
- Si vos dates sont en moyenne saison : vous pouvez attendre une promotion hôtelière. Comme l’hôtel va peser plus lourd dans le prix final que le vol, votre intérêt est de le payer moins cher. Réservez à 1 mois/1 mois et demi du départ.
- Vos dates sont en basse saison : attendez jusqu’à 15 jours avant. Vous pourrez toujours emprunter un vol non direct (via un hub) au cas où les vols directs seraient trop chers. N’attendez pas pour autant l’ultime minute. Les vols deviendraient trop onéreux. Particulièrement vrai pour les low costs (Transavia, Easy Jet et autres).

Vous voyagez en vols charters ?

Généralement vers un pays proche (il y a peu de charters long courriers mis à part vers la Caraïbe).

- En basse saison : vous êtes le roi du pétrole ! Attendez la dernière minute. Il y aura forcément des offres sur Internet (ou dans les agences qui offrent souvent les mêmes promos que le Web).

- En moyenne saison : 15 jours avant paraissent raisonnables. Une bonne période serait 32 jours avant. Les voyagistes « régulent » leurs vols à un mois du départ (ils regroupent éventuellement 2 vols sur un seul si les ventes ont été faibles). A quelques jours de la « régule » la tentation est forte pour le T.O d’accumuler les plus de ventes possibles avant de rendre les sièges ou de passer sur le vol du concurrent.

- En haute saison : réservez le plus tôt possible. Vous serez certain de partir.

Sauf si la destination vous importe peu. Auquel cas, jouez la montre et partez où le prix vous guide. Sachez néanmoins que ce ne sont pas les destinations les plus courues, ni les meilleurs produits hôteliers qui restent sur les bras des voyagistes. Donc, n’ayez pas d’exigence sur la qualité et les horaires des charters.

En haute saison, la dernière minute est toujours chère et rarement de qualité optimale.

Exception toutefois suite au printemps arabe : il y aura de la disponibilité en dernière minute sur la Tunisie au moins encore cet été.

Plus généralement :

- Abandonnez toute idée de promotion sur les Etats Unis en juillet/août. Ni sur Bali aux mêmes périodes.

- La très haute saison est la Toussaint. Il n’y a plus (ou peu) de charters estivaux. Tout le monde veut partir et rentrer le même jour. Embouteillage garantis. Idem pour le retour du 2 janvier. Soyez heureux de trouver une place. Obligatoirement chère.

- Pensez aux vacances des autres. Le tourisme est mondialisé. Les Chinois sont en vacances en janvier (ou février) suivant leur 1er de l’an. Les hôtels asiatiques seront bondés. Idem une semaine en mai et rebelote en octobre. Ils sont au moins 300 millions à voyager ! Les Japonais ont plus de week-ends fériés que nous. Les Russes sont en vacances de Noël jusqu’au 10 ou 13 janvier. Et aussi en mi-novembre. Les Allemands et les Scandinaves adorent juin etc.

- Ne cherchez pas à gagner vingt euros sur un vol sans bien regarder les horaires. Vous pouvez perdre deux jours de vacances (la première et la dernière journée). Mieux vaut payer un peu plus cher et profiter du temps à l’étranger.

- Ne pensez pas tout savoir du voyage. Un bon professionnel, après trente ans de métier, continue d’en apprendre.

- Et rappelez vous que sur Internet, la mer est toujours turquoise, les plages de sable blond, les hôtels merveilleux. Tout est beau, bon et bien et Photoshop reconnaitra les siens…

Article publié le 26/01/2012 à 17:03 | Lu 2986 fois