Don de rein de son vivant : une campagne de com' pour tout savoir

C’est pour faire connaitre cette possibilité thérapeutique au plus grand nombre, et notamment à l’entourage des patients, que l’Agence de la biomédecine mène chaque année une campagne de sensibilisation nationale au don de rein de son vivant. Cette dernière se déroule actuellement et jusqu’au 28 octobre 2018.





Quand elle est possible, la greffe rénale est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale, et ce, d’autant plus lorsque la greffe est envisageable grâce au don d’un proche.
 
Elle permet de restituer toutes les fonctions rénales et améliore considérablement la qualité de vie du patient ainsi que son espérance de vie. L’option thérapeutique, à partir de donneur vivant, est de plus en plus pratiquée mais encore insuffisamment connue.
 
Un mini-documentaire en deux parties a été conçu par l’Agence de la biomédecine, retraçant le vécu de deux frères quand l’un a donné un rein à l’autre. En plus d’un véritable témoignage sur le don et la greffe, il a pour objectif d’apporter des réponses aux questions les plus fréquemment posées par les Français et ainsi de rendre le sujet plus concret.
 
Parce que de plus en plus de patients attendent une greffe de rein, toutes les sources de greffons comptent et doivent être développées – en 2017, il y avait 18.793 candidats à la greffe de rein qui représentaient 78% de la liste nationale d’attente tous organes confondus.
 
La greffe rénale à partir d’un donneur vivant est une possibilité thérapeutique efficace pour la personne malade et fiable pour le donneur. 3782 greffes de reins ont été réalisées en 2017, dont 611 grâce au don du vivant d’un proche.
 
Qui peut donner un rein à qui ?
Les conditions des greffes avec donneurs vivants sont strictement encadrées par la loi :
• Seules des personnes majeures et responsables peuvent être prélevées.
• Aucune personne n’est écartée d’emblée en tant que candidat potentiel au don d’un rein à son proche malade.
• Le donneur peut-être le père ou la mère du receveur, son conjoint, son frère ou sa sœur, son fils ou sa fille, un grand-parent, son oncle ou sa tante, son cousin germain ou sa cousine germaine, le conjoint de son père ou de sa mère, ou toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ou bien d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur.
 
Le don d’organes est gratuit et librement consenti. Quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute forme de pression psychologique ou financière est interdite par la loi de bioéthique.
 
Un bilan médical complet est réalisé pour s’assurer de la compatibilité et de l’absence de risque pour le donneur et pour le receveur. La recherche de la meilleure compatibilité possible entre un donneur et un receveur de rein est une règle fondamentale de la sélection des donneurs vivants potentiels.
 
Il est aujourd’hui possible dans certains cas, d’envisager des greffes malgré une incompatibilité au niveau des groupes sanguins ou tissulaires (système HLA) grâce aux progrès des traitements qui permettent d’éliminer ou de minimiser l’incompatibilité et grâce au don croisé qui permet d’obtenir un rein d’un donneur compatible par le biais d’échanges de greffons entre paires de donneur et de receveur. Le receveur et le donneur vivant doivent être informés des diverses options qui s’offrent à eux.
 
Tout patient adulte au stade d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) qui répond à certains critères peut recevoir un greffon d’un donneur vivant. Le patient doit être inscrit par son médecin greffeur sur la liste nationale gérée par l’Agence de la biomédecine. Cette greffe rénale, réalisée à partir d’un donneur vivant présente de nombreux bénéfices pour le receveur :
 
Bénéfice 1 : un accès à la greffe dans les délais maitrisables
Il faut souvent attendre plusieurs années avant de pouvoir bénéficier d’une greffe de rein provenant d’un donneur décédé. En outre, pour certains malades qui possèdent un groupe sanguin rare ou bien des anticorps anti-HLA (en raison de transfusions, de grossesses ou de greffes antérieures), la greffe avec donneur vivant peut-être la seule solution possible d’obtenir un greffon compatible dans un délai raisonnable.
 
Bénéfice 2 : peu, voire pas de passage par la dialyse
La dialyse est un traitement lourd. Les patients sont affaiblis et placés dans une situation de dépendance qui les oblige souvent à réduire ou cesser toute activité professionnelle. Des complications liées à la dialyse peuvent survenir et altérer l’état de santé du patient. Le recours à un donneur vivant permet de raccourcir cette période de dialyse, voire de la supprimer, en offrant la possibilité de greffer le patient juste avant le stade d’insuffisance rénale terminale : on parle alors de greffe préemptive.
 
Bénéfice 3 : une greffe réalisée dans les meilleures conditions possibles
Le malade est greffé par l’une des 45 équipes françaises autorisées à pratiquer la greffe à partir de donneur vivant chez l’adulte ou chez l’enfant. La date est programmée à l’avance en fonction de la période la plus favorable pour le malade, des disponibilités du donneur et de l’organisation de l’équipe de greffe.
 
Bénéfice 4 : un greffon qui fonctionne bien et longtemps
La greffe rénale est une technique maîtrisée qui donne aujourd’hui de très bons résultats. À partir d’un donneur vivant celle-ci apporte des bénéfices spécifiques :
• Lorsque le donneur est un frère ou une sœur parfaitement compatible (1 chance sur 4), cette excellente compatibilité permet d’alléger le traitement antirejet et d’espérer des résultats encore meilleurs à très long terme.
• Le rein de donneur vivant est prélevé dans d’excellentes conditions et le bénéfice est très important puisqu’il est transplanté sans délai. De ce fait, le greffon retrouve très vite son bon fonctionnement.
• Environ trois-quarts des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels dix ans après la greffe. Les résultats obtenus avec des reins prélevés sur donneur décédé sont plus variables, avec un taux moyen de survie du greffon d’environ deux-tiers au bout de dix ans.

Article publié le 16/10/2018 à 11:43 | Lu 1896 fois