Dieu ou quelque chose comme ça de Yves Namur : athée souhait





L’écriture d’Yves Namur est à la fois parole et poésie, pensée en devenir.

C’est elle qui est le guide, mais un guide impérieux qui nous entraîne dans ses détours et ses retours. On sent bien que le but ne sera jamais atteint.

Est-ce souhaitable, est-ce pour cela qu’on le suit ? « Les questions que je te pose sont peut-être futiles » s’interroge-t-il avant de poursuivre une page plus loin : « Mais est-ce vraiment ma faute si je les sens se débattre en moi ? »

L’interrogation ouvre le récit-poème : « La solitude de Dieu est-elle plus supportable que celle d’un pommier ? ».

L’interrogation est en premier lieu charnelle, dans l’ici de l’homme car elle est « un désir immense : celui de croire d’abord en lui-même. Et s’il me reste un peu de temps, dit-il, peut-être y aura-t-il un peu de place pour les choses de Dieu ».
Dieu ou quelque chose comme ça de Yves Namur : athée souhait

A la suite d’Yves Namur nous voici embarqué. Le poète s’informe là où Dieu se forme. Il cherche. Le monde est signe, mais de quoi ? Dieu dissout dans le réel ?

L’agnostique auteur donne une belle définition allégorique de la foi : « Une lettre n’a jamais été envoyée à son destinataire. Elle n’a jamais été écrite d’ailleurs. Et pourtant elle existe bien. Je l’ai moi-même lue, mais ce dont elle parle m’échappe encore ».

« Il y a vraiment des questions que l’on pose ou que l’on se pose sans que cela ne change aucunement le cours des choses. Fussent-elles divines » ironise l’auteur au sein de sa réflexion. Sans cesse, il balance entre son scepticisme et son désir de foi qu’il nous fait partager au plus près de sa méditation spirituelle, au plus près de l’homme.

Dieu ou quelque chose comme ça
Yves Namur
Editions Lettres Vives
63 pages
13 euros

Article publié le 01/09/2008 à 08:38 | Lu 4016 fois