Diabète : il faut agir pour mettre un terme à la recrudescence selon l'OMS

Selon le premier rapport mondial sur le diabète de l’Organisation Mondiale de la Santé, publié à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé, le nombre de personnes vivant avec le diabète a pratiquement quadruplé depuis 1980, s’élevant à 422 millions d’adultes, dont la plupart vivent dans des pays en développement. Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs à l’origine de cette augmentation spectaculaire.


Dans son premier rapport sur le diabète, l’OMS souligne la nécessité d’intensifier la prévention et le traitement de la maladie. Le diabète est une maladie non transmissible évolutive et chronique qui se caractérise par des niveaux élevés de glycémie (sucre dans le sang). Il apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang, ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit.
 
Développer des environnements favorables à la santé
Les mesures nécessaires comprennent notamment le développement d'environnements favorables à la santé afin de réduire les facteurs de risque du diabète tels que la sédentarité et la mauvaise alimentation ainsi que le renforcement des capacités nationales pour permettre aux personnes diabétiques de recevoir le traitement et les soins dont elles ont besoin pour prendre en charge leur maladie.
 
« Si nous voulons progresser et mettre un terme à la recrudescence du diabète, nous devons repenser notre vie quotidienne afin d’avoir une alimentation saine, d’être actif et d’éviter la prise de poids excessive », a déclaré à cette occasion le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS. Et d’ajouter : « les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les populations puissent faire ces choix sains et que les systèmes de santé soient capables de diagnostiquer et de traiter les personnes diabétiques, y compris dans les milieux les plus pauvres ».
 
Les principales conclusions du Rapport mondial sur le diabète sont les suivantes :
Le nombre de personnes vivant avec le diabète ainsi que la prévalence de la maladie augmentent dans l’ensemble des régions du monde. En 2014, 422 millions d’adultes (ou 8,5% de la population) étaient atteints de diabète, comparé à 108 millions de diabétiques (4,7%) en 1980.
 
L’épidémie de diabète a un impact sanitaire et socioéconomique majeur, en particulier dans les pays en développement. En 2014, plus d’un adulte sur trois âgé de plus de 18 ans était en surpoids et plus d’un sur dix était obèse.
 
Les complications du diabète peuvent entraîner un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs. Par exemple, les taux d’amputation des membres inférieurs sont 10 à 20 fois plus élevés chez les personnes diabétiques.
En 2012, le diabète était à l’origine de 1,5 million de décès. Un taux de glycémie plus élevé que le niveau optimal a provoqué 2,2 millions de décès supplémentaires, en augmentant les risques de maladies cardiovasculaires et d’autres affections.
 
Un grand nombre de ces décès (43%) surviennent prématurément, c’est à dire avant l’âge de 70 ans, et sont en grande partie évitables, moyennant l’adoption de politiques visant à créer des environnements propices aux modes de vies sains et l’amélioration de la détection et du traitement de la maladie. La prise en charge efficace de la maladie comprend l’utilisation d’un ensemble restreint de médicaments génériques ; des interventions visant à promouvoir les modes de vie sains ; l’éducation du patient afin de favoriser l’auto-prise en charge ; le dépistage régulier en vue de la détection précoce et du traitement des complications.
 
Mettre en œuvre les engagements mondiaux à combattre le diabète
« De nombreux cas de diabète sont évitables et il existe des mesures permettant de détecter et de prendre en charge la maladie, ce qui améliore les chances des personnes vivant avec le diabète de vivre longtemps et en bonne santé », a indiqué le Dr Oleg Chestnov, sous-directeur général du Groupe Maladies non transmissibles et santé mentale de l’OMS. « Toutefois, le changement dépend fortement de la capacité des pouvoirs publics à déployer davantage d’efforts, notamment par la mise en œuvre des engagements mondiaux à combattre le diabète et d’autres maladies non transmissibles ».
 
« Environ un siècle après la découverte de l’insuline, le rapport mondial sur le diabète montre que les technologies et médicaments essentiels contre le diabète, notamment l’insuline, qui sont nécessaires pour le traitement de la maladie sont en général disponibles dans seulement un pays sur trois parmi les pays les plus pauvres du monde », indique le Dr Etienne Krug, directeur du Département Prise en charge des maladies non transmissibles à l’OMS. Et d’ajouter « l’accès à l’insuline représente une question de vie ou de mort pour de nombreux diabétiques. Améliorer l’accès à l’insuline et aux médicaments contre les maladies non transmissibles en général devrait être une priorité ».
 
À l’échelle mondiale, des efforts sont en cours pour rendre les médicaments, y compris ceux contre les maladies non transmissibles, plus accessibles et à un prix abordable.

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Publié le 12/04/2016 à 15:14 | Lu 1280 fois



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