Diabète de type 2 : et si la flore intestinale était responsable ?

Nous ne sommes pas tous égaux face à une alimentation grasse. Mais pourquoi notre organisme réagit-il différemment selon les individus ? C'est la question que se sont posée Rémy Burcelin et Matteo Serino, chercheurs Inserm à l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires à Toulouse.


Diabète de type 2 : et si la flore intestinale était responsable ?

Ces scientifiques se sont intéressés à la flore digestive, ces bactéries qui vivent dans nos intestins, et qui nous aident en partie à digérer nos aliments, stimulent nos défenses immunitaires et nous protègent contre des bactéries pathogènes.

Depuis quelques années, les travaux sur ces bactéries se multiplient, mettant en évidence des liens entre flore digestive et maladies métaboliques (comme l'obésité et le diabète), ou encore stress... L'équipe de l’Inserm a étudié un groupe génétiquement homogène de souris mâles du même âge.

Malgré trois mois d'un régime riche en graisse favorisant un diabète, certaines souris ne sont pas devenues diabétiques. Pourquoi une telle différence de sensibilité au développement de cette maladie ? Elle tiendrait à la composition de la flore digestive intestinale des rongeurs.

« En étudiant la composition de leur flore digestive, nous avons pu distinguer, parmi les souris soumises à ce régime riche en graisse, celles qui présentaient des risques de développer un diabète », explique Rémy Burcelin. Ainsi la composition de la flore serait à l'origine de certaines maladies métaboliques et pourrait servir de biomarqueur pour prédire leur survenue. Une prévention nutritionnelle pourrait être envisagée.

En effet, « il est possible qu'une supplémentation en fibres qui modifie la composition de la flore intestinale puisse empêcher l'apparition de ces maladies comme le diabète même en cas de régime riche en graisse », ajoute Rémy Burcelin. Par ailleurs, étudier les interactions moléculaires entre la flore intestinale et leur hôte (la souris, pour l'instant) permettrait de mieux les comprendre.

De quoi moduler aussi certaines réactions immunitaires inappropriées qui conduisent à une inflammation chronique et font le lit de diverses maladies métaboliques.

Publié le 13/12/2012 à 08:00 | Lu 1170 fois