Déremboursement des médicaments anti-Alzheimer : France Alzheimer tire la sonnette d'alarme !

Disponibles depuis 1998 et pris en charge à 100% au titre de l'ALD 15 (affection de longue durée), les quatre médicaments anti-Alzheimer, actuellement sur le marché, sont aujourd'hui sur la sellette. Après la dégradation de leur Service Médical Rendu (SMR) par la Haute autorité de santé (HAS), l'hypothèse d'un déremboursement est aujourd'hui à craindre…


Une chose est sûre : cette décision de la HAS est « très inquiétante » et « paradoxale » pour France Alzheimer qui craint, à terme, des conséquences sur la qualité de la prise en soin et de l'accompagnement des personnes malades.

Petit retour en arrière… Le 18 mai 2011, la HAS retirait l'ensemble de ses recommandations publiées en mars 2008 et portant sur « Le diagnostic et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées. »

« Rien ne justifie aujourd'hui la révision du Service Médical Rendu (SMR) des médicaments anti-Alzheimer « d'important » à « mineur » ! » indique l’association dans son communiqué. Et de préciser : « c'est pourtant ce que préconise un récent avis émis par la commission de la transparence de la HAS ».

Après le retrait des recommandations HAS de bonnes pratiques relatives à la prise en charge de la maladie d'Alzheimer et après le report par le gouvernement de la réforme sur la perte d'autonomie, c'est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour des familles déjà désemparées.

Une décision surprenante puisque aucun élément nouveau sur le plan clinique depuis 2007 ne justifie un tel retrait. Si bien que France Alzheimer s'interroge sur les raisons de cette révision qui, à première vue, n'aurait aucune incidence sur le porte-monnaie des personnes malades en ALD, ces dernières étant prises en charge à 100% au titre de l'affection longue durée. Cette dégradation n'entraînerait donc, dans un contexte de recherche d'économies par l'Etat, aucune bouffée d'oxygène pour les comptes de l'assurance maladie. De quoi surprendre et nourrir, au final, les craintes de l'association et des familles qu'elle accompagne.

A moins que cette révision du SMR des médicaments anti-Alzheimer ne soit l'amorce d'un déremboursement de ces médicaments ? Il suffirait d'ailleurs pour cela que le SMR soit de nouveau dégradé pour passer de « mineur » à « insuffisant ».

L'Association tient à faire part, via ce communiqué, de son incompréhension et de son inquiétude devant une décision qu'elle estime « fortement préjudiciable » aux personnes malades et qui complique, plus que jamais, l'entrée dans le système de soins structuré par la prise en soin médicamenteuse.

L'accès au diagnostic sera plus contraignant et moins « balisé » pour le public alors que le diagnostic est un paramètre central pour une prise en soin adaptée et efficace.

Association de familles et de personnes malades, France Alzheimer sait combien les familles restent dans l'attente d'un traitement efficace et curatif. Pour autant, en attendant l'arrivée d'un traitement curatif, l'association est pleinement investie sur le champ des approches thérapeutiques non médicamenteuses (ateliers d'art thérapie, jardins thérapeutiques, musicothérapie, séjours vacances répit Alzheimer, etc.) permettant d'améliorer la qualité de vie des personnes malades. Elle considère que les deux approches thérapeutiques - médicamenteuses et non médicamenteuses - sont indispensables et complémentaires.

Publié le 25/01/2012 à 09:35 | Lu 1266 fois