De la vitamine B pour lutter contre la DMLA…

Selon une récente étude américaine réalisée sur plus de 5.000 femmes de plus de 40 ans, la prise de vitamine B pourrait prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge, principale source de cécité chez les personnes âgées de 65 ans et plus…


Ainsi, selon le professeur de médecine William Christen, de l’hôpital Brigham and Women’s de Boston (Etats-Unis), la prise de vitamine B pourrait réduire les risques de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA, voir encadré ci-dessous).

Cette grande étude, qui vient de paraître dans la revue scientifique « Archives of Internal Medicine » a été menée sur plus de 5.200 femmes de plus de 40 ans, qui au début de l’enquête, n’étaient pas atteintes de cette maladie oculaire.

Certaines de ces femmes, choisies au hasard, ont pris une combinaison de vitamines B-6, B12 et d’acide folic et d’autres un placebo. Pendant sept ans environ, elles ont répondu à un questionnaire annuel, de manière à vérifier l’observance de la prise des comprimés, mais également, afin de détecter le développement éventuel de la DMLA.

A la fin de l’étude, 55 cas de DMLA ont été enregistrés dans le groupe « vitamine B » contre 82 dans le groupe « placebo ». Selon les chercheurs, le fait de prendre de la vitamine B pourrait donc réduire de 41% le risque de développer cette maladie oculaire. Et, toujours selon eux, ce qui s’applique aux femmes doit également être valable pour les hommes.

De la vitamine B pour lutter contre la DMLA…

La DMLA… en quelques mots
La DMLA survient à partir de 50 ans et son incidence augmente avec l’âge. La DMLA est une maladie qui touche la partie centrale de la rétine : la macula. La Maculopathie Liée à l’Age (MLA) représente la forme précoce de la maladie et se caractérise par la présence de dépôts blanchâtres (les Drusens) et par des lésions de l’épithélium pigmentaire. La MLA est le plus souvent asymptomatique sur le plan visuel pendant de nombreuses années. Seul un examen du fond d’œil pratiqué par un ophtalmologiste permet de la diagnostiquer.

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) représente la forme avancée de la maladie et se manifeste par les symptômes suivants : baisse de l’acuité visuelle, vision déformée, apparition d’une tache centrale (scotome). La vision périphérique reste intacte. Des activités telles que la lecture, la conduite et la reconnaissance des visages deviennent impossibles. Les détails ne sont plus saisis, la vision précise est gênée. L’arrêt du regard sur un objet n’est plus maîtrisé et toute l’orientation du regard est désorganisée.

La DMLA néanmoins ne rend pas aveugle, puisque seule la vision centrale est affectée. La vision périphérique reste quant à elle normale et permet donc à la personne atteinte de se déplacer, s’habiller et manger seule, c’est-à-dire de rester autonome. Les patients souffrant de DMLA conservent leur champ de vision périphérique tout au long de leur vie. Il ne s’agit donc pas d’une absence totale de vision, mais d’une acuité visuelle de 1/20 nommée « cécité légale » qui permet d’obtenir des aides.

La macula
La macula représente 2 à 3% de la surface de la rétine et transmet 90% des informations visuelles au cerveau. C’est sur elle que se forme l’image de l’objet regardé. La macula est nécessaire à la vision fine et discriminative mais l’ensemble de la rétine participe à la vision globale périphérique.

Les drusens
Les drusens sont des dépôts qui s’accumulent sous la rétine, visibles à l’examen du fond d’oeil. Les drusens constituent une forme précoce de la maladie et sont un facteur de prédisposition à l’apparition d’une DMLA.

La DMLA en quelques chiffres
La DMLA est la première cause de cécité légale (acuité visuelle de 1/20) et de malvoyance chez les personnes de plus de 50 ans dans les pays industrialisés. En France, la DMLA touche un million de personnes et ce chiffre, notamment en raison de l’augmentation de l’espérance de vie, devrait doubler d’ici 20 ans.

Les premiers symptômes qui doivent alerter
• Une baisse d’acuité visuelle.
• La vision déformée ou gondolée. On peut utiliser le test de la grille d’Amsler pour dépister ces symptômes.
• L’apparition d’une tache centrale : le scotome.
• La nécessité d’un meilleur éclairage pour lire.

Les deux formes de DMLA
Il existe deux formes de DMLA : la forme sèche ou atrophique et la forme exsudative dite néo-vasculaire. La distinction est importante car le traitement varie selon la forme de DMLA diagnostiquée.

1. La forme sèche ou atrophique
C’est la forme qui évolue le plus lentement. Elle survient le plus souvent aux deux yeux, touchant plus un œil que l’autre. Elle se caractérise par une disparition progressive des photorécepteurs et des couches plus profondes de la rétine (épithélium pigmentaire) qui laisse la place à des zones d’atrophies. Ces zones atrophiques apparaissent, au début, à proximité de la macula. A ce stade l’acuité visuelle peut encore être conservée pendant plusieurs années. Puis ces zones atrophiques finissent par atteindre le centre de la rétine provoquant alors une baisse de la vision.

Les personnes atteintes par cette forme de DMLA ressentent un besoin accru de lumière pour lire et souffrent également d’éblouissements. Il n’existe pas de traitement pour la forme sèche de la DMLA, cependant la prise de compléments alimentaires est conseillée afin de diminuer l’évolution vers l’atteinte centrale de la rétine.

2. La forme exsudative ou néo-vasculaire
La forme exsudative progresse plus rapidement que la forme sèche.
La forme néo-vasculaire se définit par l’apparition de vaisseaux anormaux ou néo-vaisseaux au niveau de la macula. Ces néo-vaisseaux sont responsables d’oedèmes intra-rétiniens et de micro-hémorragies qui entraînent une baisse de l’acuité visuelle. Cette forme évolue de façon variable en fonction des individus. La plupart des personnes touchées notent une baisse progressive de la vision au cours des mois ou des années qui suivent. Si un oeil est atteint de la forme exsudative, il y a un risque de 42% de développer un néo-vaisseau au deuxième oeil dans les 5 années qui suivent.

Les premiers signes d’alerte (déformation des lignes droites, diminution brutale d’acuité visuelle ou des contrastes, tache sombre centrale) doivent entraîner une consultation rapide chez un ophtalmologiste. Il est en effet très important de détecter les premiers signes d’une dégénérescence maculaire exsudative, car les traitements sont d’autant plus efficaces que le diagnostic est précoce.

Les causes
La première cause de la DMLA est l’âge, sa fréquence augmente à partir de 50 ans.
• Elle concerne seulement 1% des personnes âgées de 50 à 55 ans,
• Elle touche 10-12% des 55 à 65 ans,
• Elle affecte 15 à 20% des personnes âgées de 64 à 75 ans,
• Elle atteint 25% des patients de 75 ans,
• Et jusqu’à 30% des plus de 80 ans.

La prévalence globale de la DMLA est d’environ 8,8% dans la population générale.
• Des études récentes montrent également qu’il existe une prédisposition génétique à la survenue de la maladie : le risque de développer une DMLA est multiplié par 4 en présence d’antécédents familiaux.
• Le tabac (y compris le tabagisme passif) augmente le risque d’un facteur de 3 à 6.
• La surcharge pondérale est aussi un facteur potentiel d’aggravation. Le rôle de l’alimentation n’est donc pas à négliger. Plusieurs travaux de recherche indiquent qu’une alimentation équilibrée et riche en légumes verts, fruits frais et poissons gras a un rôle protecteur dans la DMLA.

Publié le 04/03/2009 à 11:17 | Lu 8585 fois