Changer le regard sur le grand âge : premières pistes d'action identifiées par la concertation

Le préalable, et le socle de toutes les propositions qui ressortent de la concertation nationale, est sociétal. Il s’agit de penser l’inclusion des personnes âgées dans notre société et de briser la représentation tenace d’un grand âge éloignant la personne de l’espace public, de la vie sociale et citoyenne. Un grand âge silencieux et invisible.


Créer une « journée de l’expérience » à l’école et plus largement sensibiliser les plus jeunes
L’objectif est de développer les liens intergénérationnels et de sensibiliser dès le plus jeune âge à la solidarité et au vieillissement. Des modules de « sensibilisation au grand âge » pourraient être introduits dans les programmes scolaires.
 
Les temps de présence de personnes âgées en milieu scolaire et d’enfants scolarisés en établissements pour personnes âgées pourraient être généralisés. Une « journée de l’expérience » pourrait par exemple être organisée chaque année pour l’ensemble des établissements scolaires du premier degré et consacrée à des activités intergénérationnelles.
 
Diffuser une culture de vigilance et d’attention dans l’ensemble des lieux accueillant du public
Des professionnels du grand âge « de première ligne » (aides-soignants, auxiliaires de vie, aides médicopsychologiques) seraient systématiquement associés aux formations initiales et continues des métiers de l’accueil (agent d’accueil et d’information, standardiste), dans les services publics (police, gendarmerie, sécurité sociale, justice, transports) comme pour les services de proximité (banque, assurance, notariat, télécommunications, sécurité).
 
Il est également proposé d’intégrer des modules spécifiques sur l’accueil des personnes atteintes de troubles cognitifs dans la formation des métiers d’accueil du public.
 
Mobiliser davantage les maisons de service au public auprès des personnes âgées
A l’occasion de la révision en cours du cahier des charges des maisons de service au public (MSAP), il est proposé de fixer des objectifs renforcés en direction des personnes âgées, notamment les plus éloignées de la prévention, en matière d’accompagnement dans l’accès aux services (administratifs, bancaires, juridiques, services logistiques, transports, sports, culture, loisirs, appui social, santé).
 
Mettre fin aux zones blanches de la mobilité
Il est proposé de rendre obligatoire pour les communautés de communes l’exercice de la compétence d’autorité organisatrice des mobilités, telle que prévue par la loi NOTRe.
 
Cette compétence prévoit notamment l’organisation de services réguliers de transport public urbain et non urbain, le développement de modes de transport terrestres non motorisés (aménagements favorisant la marche à pied) et des usages partagés comme le covoiturage, le transport à la demande.
 
Le développement de nouvelles solutions de mobilités pour les personnes âgées serait ainsi favorisé, pour couvrir l’ensemble du territoire, sans exception.
 
Pour chaque cas de maltraitance avéré, accompagner les structures dans une analyse systémique des facteurs de risque et des actions correctives à engager
Les ARS seraient ainsi mobilisées dans cet accompagnement à chaque fait de maltraitance avéré. Une analyse systémique ainsi qu’un plan d’action, portant sur les conditions de travail, la politique de formation, le management et l’organisation seraient réalisés.
 
Établir un rapport annuel sur la maltraitance des personnes âgées en perte d’autonomie, sur la base des remontées d’analyses menées au niveau départemental. La CNSA serait chargée de remettre chaque année un rapport au niveau national sur la maltraitance à l’égard des personnes âgées, analysant les principaux facteurs de risque et les bonnes pratiques de gestion de cas de maltraitance avérés.

Source Rapport Libault

Publié le 05/04/2019 à 01:00 | Lu 4180 fois