Canada : victimisation des personnes âgées, qu'est-ce que la violence envers les ainés ?

Partout au Canada, il existe diverses définitions de la violence envers les personnes âgées et leur portée varie. Certaines administrations, comme le Nouveau-Brunswick et l’Alberta, définissent la violence envers les personnes âgées de façon générale, en mettant l’accent sur toute action ou inaction qui met en péril la santé ou le bien-être d’une personne âgée (ministère de la Justice, 2015).





Pour d’autres, comme le Manitoba et la Colombie-Britannique, la violence envers les personnes âgées doit être perpétrée par une personne à qui, un adulte âgé a accordé sa confiance, qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un membre de la famille, d’un soignant, d’un ami ou d’un membre du personnel travaillant dans un établissement de soins de longue durée (ministère de la Justice, 2015; Preston et Wahl, 2002).
 
Enfin, certaines administrations, comme la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, sont en faveur d’une définition large tout en reconnaissant qu’un abus de confiance se produit souvent dans les cas de violence commise envers les personnes âgées (ministère de la Justice, 2015).
 
Les termes utilisés, comme « mauvais traitements envers les aînés », « mauvais traitements envers les adultes âgés » ou « mauvais traitements à l’endroit d’adultes vulnérables », varient également.
 
Quelle que soit la terminologie utilisée, les définitions de la violence envers les personnes âgées précisent souvent les types courants de mauvais traitements.

Par exemple, selon l’Advocacy Centre for the Elderly, les mauvais traitements envers les personnes âgées sont des préjudices qu’occasionne à une personne âgée quelqu’un qui entretient une relation spéciale avec elle, ce qui comprend :
- la violence physique, comme gifler, pousser, battre ou confiner de force ;
- l’exploitation financière, comme voler, frauder, extorquer et utiliser une procuration à des fins abusives ;
- la violence sexuelle, comme une agression sexuelle ou toute forme d’activité sexuelle non désirée ;
- la négligence, comme omettre de fournir à une personne âgée dont on prend soin de la nourriture, des soins médicaux ou d’autres soins nécessaires, ou abandonner cette personne ;
- la violence psychologique, comme le fait de traiter une personne âgée comme un enfant ou de l’humilier, de l’insulter, de l’effrayer, de la menacer ou de l’ignorer (ACE, 2013).
 
Comme on peut le constater ci-dessus, la gravité des actes de violence commis envers les personnes âgées peut varier.
 
Or, seulement certains de ces actes atteignent le seuil criminel et peuvent donner lieu à des poursuites au Canada (par exemple agression physique, agression sexuelle, extorsion et négligence criminelle causant des lésions corporelles). D’autres, comme l’humiliation, n’atteignent pas le seuil criminel.
 
Les personnes âgées représentent près du cinquième de l’ensemble des Canadiens, et leur proportion au sein de la population continue de croître à mesure que les baby-boomers (c’est-à-dire, les personnes nées entre 1946 et 1965) vieillissent.
 
En 2020, le Canada comptait 6,8 millions de personnes de 65 ans et plus, c’est-à-dire 18% de la population totale (Statistique Canada, 2021). En fait, selon les projections démographiques fondées sur un scénario de croissance moyenne, d’ici 2030, plus d’un Canadien sur cinq sera une personne âgée, un chiffre qui passera à 1 sur 4 d’ici 2060.

Article publié le 13/07/2022 à 01:00 | Lu 3837 fois


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