CNRS : un capteur de chute de personnes âgées efficace et non intrusif

Grande source de danger pour les personnes âgées et d’inquiétude pour leurs proches, les chutes représentent les deux tiers des décès accidentels chez les plus de 65 ans. Une équipe du CNRS s’est associée à la PME toulousaine Orme pour développer un tout nouveau capteur de chute. Il permet de s’assurer de la sécurité des seniors sans empiéter sur leur intimité.





Les chutes marquent souvent le franchissement de nouvelles étapes dans la dépendance liée à l’âge. Alors que l’Insee prévoit d’ici 2040 l’arrivée de 375.000 personnes âgées supplémentaires en maisons de retraite médicalisées, le problème risque de s’accentuer dans les années à venir.
 
Actuellement, les systèmes de détection des chutes s’appuient la plupart du temps sur des médaillons d’alerte portés autour du cou par le patient, à activer en cas de chute. Des solutions qui se montrent pourtant inefficaces en cas de perte de connaissance ou si les personnes âgées ont oublié de s’en équiper, notamment la nuit, où les chutes sont fréquentes.
 
Quant aux systèmes à accéléromètre, ils provoquent un trop grand nombre de fausses alertes pour être généralisés. Par ailleurs, ceux requérant l’installation de réseaux complexes de capteurs optiques s’accompagnent d’un tarif prohibitif. Les caméras standards, couleur ou noir & blanc, sont, elles, aussi intrusives que sensibles aux variations de luminosité. Bref, toutes ces solutions ne sont pas optimales !
 
Dans ce contexte, des chercheurs du CNRS et la PME ORME ont entrepris une collaboration qui a abouti à une solution qui serait capable de détecter automatiquement les mauvaises chutes. La méthode allie un seul capteur optique et un logiciel de traitement en temps réel pour localiser la position relative de la personne par rapport à son environnement. Elle repère si celle-ci se trouve au sol et alerte, selon les cas, les proches ou le personnel médical.
 
Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé un capteur bon marché commercialisé à grande échelle pour certains jeux vidéo grand public. Seule la partie infrarouge relative à la profondeur se trouve exploitée. La caméra ne produit donc pas d’images conventionnelles où l’identification des personnes serait possible.
 
Ensuite, un algorithme permet une reconstitution en 3D de la pièce et détecte les chutes malgré la variabilité des scènes perçues (morphologie des personnes, postures, tenues vestimentaires et déplacement des objets dans l’environnement). Le système fonctionne en temps réel, conformément à la nécessité d’une intervention rapide en cas de problème, et ne requiert aucune instrumentation de la personne.
 
De la taille d’une caméra standard, le capteur possède un champ de vue propre ce qui implique d’équiper chaque pièce d’un appartement de capteurs. Le système a d’ores et déjà été testé dans une résidence pour personnes âgées en Haute-Garonne. Et les résultats ont été jugés suffisamment concluants pour préparer la phase commerciale... Affaire à suivre donc. 

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Article publié le 23/11/2016 à 05:05 | Lu 4949 fois