CESE : des pistes pour mieux prendre en charge la perte d'autonomie des ainés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a récemment adopté son avis intitulé « La prévention de la perte d’autonomie liée au vieillissement » dans lequel il propose des pistes concrètes pour prévenir et mieux prendre en charge la perte d’autonomie liée au vieillissement. En voici les grandes lignes.





Si la France occupe l’une des meilleures places en matière d’espérance de vie à la naissance, les résultats demeurent médiocres pour ce qui est de l’espérance de vie en bonne santé, avec d’importants écarts entre les femmes et les hommes, mais aussi entre les plus aisés et les plus modestes.
 
Par ailleurs, la société française est à la veille d’un vieillissement démographique sans précédent, marqué par une augmentation de la part des « très âgés » au sein même d’une population âgée croissante, appelant ainsi à repenser d’urgence nos politiques de prévention et de prise en charge de la perte d’autonomie, qui constitue déjà une réalité pour de nombreux Français.
 
Selon la définition du CESE, la perte d’autonomie est une situation dans laquelle se trouve toute personne confrontée à un problème de santé qui lui impose d’être aidée pour l’accomplissement des besoins essentiels de la vie. Un véritable enjeu sociétal pour les années à venir.
 
Par cet avis, présenté autour de six grands axes, le CESE réaffirme la place qu’occupent les aînés au cœur de la société, mais propose également des recommandations de politiques publiques destinées à déployer des solutions à même de prévenir et accompagner la perte d'autonomie dans tous les domaines.

Reconnaitre la place des personnes âgées dans la société et les associer davantage aux choix de politique publique

Le CESE propose de construire une nouvelle campagne de communication ainsi que des actions intergénérationnelles pour valoriser la contribution positive des personnes âgées à la cohésion sociale. Il recommande aussi d’intégrer le rôle déterminant des politiques publiques de l’habitat, de l’urbanisme, de la mobilité, de la culture, du sport dans la prévention de la perte d’autonomie, en renforçant par exemple dans les villes et intercommunalités, la prise en compte du vieillissement dans les plans locaux d’urbanisme…

Identifier, repérer et agir plus en amont sur les facteurs de risques

Le CESE insiste sur la nécessité de réduire, tout au long de la vie, les expositions aux risques de santé en inscrivant la prévention de la perte d’autonomie dans une politique de prévention globale tout au long de la vie conforme à l’approche One Health.

Consolider les démarches « d’aller vers » face aux fragilités et aux exclusions

Le CESE propose de doter les communes d’éléments d’informations complémentaires sur la situation des personnes de manière à mieux repérer les personnes âgées les plus vulnérables sur un territoire donné et de mettre en place un accompagnement approprié.

Mettre en place un « parcours de l’habitat »

Le CESE préconise de mieux anticiper les conséquences de la perte d’autonomie sur l’habitat en proposant systématiquement, dès 55 ans la réalisation d’un diagnostic « habitat vieillissement » sur l‘adaptation de son logement au risque de perte d’autonomie. Il recommande aussi de soutenir les investisseurs immobiliers, notamment les bailleurs, dans le développement de solutions alternatives relevant de l’habitat partagé, regroupé ou inclusif pour permettre à ces structures innovantes d’accueillir un public plus large et financer dans ces structures des temps d’animation, de lien social et de prévention de la perte d’autonomie.

Se donner les moyens : recruter dans les métiers de l’accompagnement et mieux soutenir les aidants

Le CESE recommande de poursuivre la revalorisation des métiers et des conditions de travail et de consacrer le rôle que jouent les professionnels de l’accompagnement dans la prévention de la perte d’autonomie. Il préconise aussi de soutenir les aidants en les formant, aux différents stades de l’aidance et en les associant étroitement au parcours d’autonomie mis en place pour la personne aidée…

Gouvernance : partir de ce qui a fait ses preuves et intégrer pleinement la prévention dans un service public territorial de l’autonomie à créer

Le CESE préconise d’intégrer la gouvernance de la politique de prévention de la perte d’autonomie dans les missions d’un service public territorial de l’autonomie -à créer- qui constituera le guichet d’entrée unique associant l’ensemble des parties concernées dont les collectivités territoriales, les Maisons départementales pour les personnes handicapées, les services d’aide et de soins à domicile, les associations d’aidants, les conseils départementaux de la citoyenneté et de l’autonomie.
 
Le CESE propose de faire de la CNSA, un outil de pilotage national permettant de garantir l’équité d’allocation des ressources entre les territoires et d’évaluation de cette politique en permettant la valorisation des dispositifs qui ont fait leur preuve et leur essaimage si cela est justifié.

Article publié le 20/04/2023 à 01:00 | Lu 6922 fois