Betty's Family au Théâtre de La Bruyère : Famille, je vous aime !

Que faire de Betty, femme explosive et mère -d’au moins- deux filles, Clarisse et Lisa, quand son état de santé ne permet plus de la garder à domicile ? C’est le point de départ d’une dispute familiale qui mettra au jour de nombreux non-dits…


Nous sommes dans petit appartement francilien, plein de courants d’air, en janvier 2020. C’est là que vit Lisa, quadragénaire dépassée par la vie et qui refuse de vieillir.
 
Ce soir, c’est son anniversaire et sa sœur Clarisse, bienveillante comme à l’accoutumée, a pris les choses en main. Clarisse, cette sœur ainée, dont on apprend bien vite qu’elle s’est occupée de sa cadette au moment du départ de leur mère vers l’Amérique du sud.
 
Son beau-frère Régis, mari de Clarisse et courtier en vin, fait l’aller et retour entre le bordelais et la région parisienne où il réside. Sa vie est aussi un aller et retour, entre son épouse et celles dont on soupçonne l’existence lors de ses séjours en province.
 
Et puis il y a le copain Vincent, animateur de jeux télé en fin de course accroché à son portable et qui ne pense qu’à lui. Quant aux autres invités, ils seront évoqués mais nous ne les verrons pas.
 
Car c’est toute l’astuce de cette pièce : on verra l’avant et l’après dîner mais pas le dîner lui-même.
Au premier acte tout se met en place au moment où le sujet épineux du devenir de Betty est évoqué.
Le deuxième acte pourrait être plus serein mais, pour notre plus grand bonheur, il n’en est rien.
 
Les quatre personnages, servis par des acteurs très à l’aise sur scène, sont tous, au final, et chacun dans leur genre, bien attachants.
 
C’est sans doute parce qu’on reconnait dans l’un ou l’autre, comme souvent au théâtre, un petit peu de nous-même.
 
Isabelle Rougerie, l’auteure de la pièce, est Lisa, cette fille-femme qui n’a toujours pas réussi à prendre pied dans la vie.
 
On retrouve notre « Julie Lescaut -Véronique Genest » avec grand plaisir dans le rôle de cette femme-mère qui a décidé de faire le bien de tous, même contre leur gré.
 
Patrick Zard’, un habitué des planches, est le mari qui a su composer et naviguer entre deux eaux sans faire de vagues.
 
Stéphane Bierry, bien connu des téléspectateurs de « Plus belle la vie », est très convaincant dans ce rôle de pantin pathétique.
 
Sean Dunbar a composé un décor hétéroclite, comme les pensées et les actes de Lisa, et qui déborde sur les avant-scènes pour mieux nous toucher.
 
Alex Kiev
 
Théâtre La Bruyère
5, rue La Bruyère. 75009 Paris
Du mardi au samedi à 21h (seulement après la période de couvre-feu)
Matinée le samedi à 16h45 (maintenue)

Publié le 22/10/2020 à 01:00 | Lu 1654 fois