Benjamin Kuentz, éditeur de whisky

Négociant en spiritueux, voilà une profession que ne voulait pas être Benjamin Kuentz. Assembler des alcools de producteurs différents pour proposer sur le marché des volumes importants, c’est en tous cas clairement ce que ne fait pas ce jeune entrepreneur.


Editeur de whisky, voilà comment se définit ce jeune quadragénaire. Avec pour principe de n’utiliser que des whiskys produits en France, il compose ses partitions par petites touches en fonction de ce que les distillateurs lui proposent.
 
Il picore ainsi chez les uns et chez les autres ce qui correspond à ses envies du moment. En se voulant éditeur, il est logique que ses whiskys aient des noms de roman. (D’un) Verre printanier, Fin de partie, Aux particules Vines, Le Guip, voilà qui s’annonce comme les titres de la série noire.
 
Et si certains écrivent avec des spiritueux, lui écrit les spiritueux. Comme, il sait très bien le dire, il écrit ses whiskys comme un chef compose une recette. C’est un véritable synopsis qui est à la base de chacun de ses titres.
 
Pour certains, une trentaine de fûts ont été utilisés. Hormis sa cuve « Le Guip » qui a été réalisée en collaboration avec la distillerie bretonne Armorik, ses trois autres opus trouvent leur source dans les Vosges à la distillerie Grallet Dupic.
 
Et qui, comme tout bon éditeur, c’est en automne que Benjamin Quentz présente ses dernières parutions et cette année, des accords mets & whiskys ont été recherchés. Pour « Le Guip » qui en est à sa troisième édition, c’est un malt single cask de 9 ans qui a été sélectionné. Portant le nom d’un chantier naval de Brest, on retrouve en toute logique le bois et l’iode en fils conducteurs. Un whisky qui sera parfait avec des huîtres ou quelques cuillères d’œufs de saumon.
 
Pour les « Particules Vines » qui se présentent cette année en deux volumes, Benjamin Quentz poursuit son travail d’association entre spiritueux et vins. Après la Bourgogne, il se tourne vers le bordelais pour les séries 2 et 3 des « Aux Particules Vines » qui ont séjourné respectivement dix-huit et cinq mois en fûts de vin rouge. Rond, équilibré, le 2 offre des notes gourmandes et élégantes, s’impose comme un whisky de fin de repas.
 
Quant à la série n°3 qui a été distillée dans le Jura, avant ses cinq mois d’affinage dans un fût de bordeaux, elle a été élevée pendant huit ans en fût de macvin. Ce vin de liqueur issu de l’assemblage de moût et d’eau de vie du Jura lui apporte une rondeur de fruit confit rarement rencontrée.
 
Au final, ce sont trois belles nouveautés de cette rentrée qui sont proposées aux éditions Benjamin Kuentz. Des flacons rares que les cavistes avertis savent mettre en valeur pour leurs clients amateurs.
 
Ce qui pourrait apparaître comme de simples opérations de marketing abouti à produire des whiskys élaborés comme de véritables créations.  Les amateurs y trouveront des plaisirs supérieurs à bien des produits exotiques. Il serait dommage de s’en priver.
 
Joël Chassaing-Cuvillier

Publié le 27/09/2019 à 01:00 | Lu 2926 fois





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