Arthrose : les traitements

Mauvaise nouvelle : il n’existe toujours pas de traitement curatif de l’arthrose. Mais en revanche, une fois que la maladie est dépistée, on sait aujourd’hui soulager la douleur et préserver la mobilité articulaire. La prise en charge est double et indissociable, à la fois médicale et non médicale. Détails.


genou sain à gauche et genou avec arthrose à droite
La prise en charge non médicamenteuse


Les mesures hygiéno-diététiques font partie intégrante de la prise en charge de l’arthrose.
 
Première des vingt-cinq recommandations émises en 2009 par la Société internationale de recherche sur l’arthrose (OARSI) concernant les soins optimaux en cas d’arthrose du genou ou de la hanche : leur prise en charge optimale requiert d’associer des moyens médicamenteux et des moyens non médicamenteux.
 
Parmi ces moyens non médicamenteux figurent en priorité la lutte contre un éventuel surpoids et le maintien d’une activité physique régulière.
 
Lutter contre les kilos en trop

En cas de surcharge pondérale, une perte de poids même modérée aura des effets positifs sur l’arthrose et les douleurs qui l’accompagnent. En effet, le surpoids (IMC supérieur à 25) augmente les contraintes mécaniques sur les articulations portantes (genou, hanche). Il a été démontré qu’au-dessus d’un IMC de 27, le risque de gonarthrose (arthrose du genou) s’élève de 14% à chaque augmentation d’un kilogramme/m2. A l’inverse, une perte de poids de 10% améliore les symptômes de 28%. Et une perte de poids de 5 kilos évite un quart des interventions chirurgicales. Notez que l’obésité (IMC supérieur à 30) favorise également l'arthrose des doigts, probablement par le biais de mécanismes inflammatoires induits par les modifications métaboliques secondaires à l’excès pondéral.
 
Conserver une activité physique régulière

Les principales sociétés savantes de rhumatologie recommandent avec insistance de conserver une activité adaptée : elle réduit les douleurs, améliore la mobilité articulaire, renforce les muscles, diminue l’inflammation et contribue à lutter contre un éventuel excès pondéral. Le mouvement est bénéfique pour le cartilage car il lui permet d’améliorer sa nutrition et de stimuler ses cellules.
 
Marche, natation, vélo... Le choix des activités physiques est large. Il se fait en concertation avec les médecins et éventuellement le kinésithérapeute. Il doit rimer avec plaisir, l’objectif étant de bouger avec régularité, sur le long terme. Seul bémol : l’activité physique doit être suspendue pendant les crises douloureuses aiguës (poussées d’arthrose). Lorsqu’une articulation est plus sensible qu’habituellement, chaude et gonflée, il faut la laisser se reposer.
 
La prise en charge médicamenteuse

Les traitements médicamenteux.

Les antalgiques (appelés également analgésiques) de type paracétamol occupent une place de choix dans la prise en charge des douleurs. En bloquant l’inflammation, les anti-inflammatoires sont très utiles lors des poussées inflammatoires. Il peut s’agit d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à prendre sur de courtes périodes par voie orale, ou d’anti-inflammatoires stéroïdiens ; ces dérivés de la cortisone sont injectés directement dans l’articulation (infiltration). Les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) ont la capacité de diminuer l’intensité des douleurs. Leur efficacité est prouvée sur les symptômes douloureux dans l’arthrose des hanches et des genoux. Gels et pommades anti-inflammatoires sont intéressants sur les petites articulations comme celles des doigts. Ils ont l’avantage d’agir rapidement et de limiter le risque d’effets indésirables des anti-inflammatoires pris par voie orale, notamment pour les personnes souffrant de l’estomac.
 
Les appareillages médicaux.

L’utilisation d’orthèses, de semelles orthopédiques, de compresses thermiques, de cannes ou de béquilles peut apporter un confort supplémentaire.
 
La chirurgie.

La pose d’une prothèse du genou ou de la hanche est envisagée lorsque les médicaments ne suffisent plus à soulager les douleurs et que les lésions d’arthrose sont « bien avancées » sur les radiographies.
 
La rééducation avec un kinésithérapeute.

L’apprentissage de mouvements visant à maintenir ou à récupérer partiellement l’amplitude des mouvements des articulations atteintes, les massages, l’application de chaleur contribuent à soulager l’arthrose.
 
Les cures thermales.

Elles auraient un effet bénéfique sur la douleur, la mobilité et le bien-être des patients souffrant d’arthrose du genou, de la hanche et des doigts. Elles permettraient également de diminuer la consommation de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires.

Publié le 30/09/2014 à 13:40 | Lu 4502 fois