Arthrose : les dix raisons de ne pas dérembourser les traitements de l’AFLAR

L'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) souhaite doubler le nombre de signatures de sa pétition qui vise à ne pas dérembourser les traitements contre l’arthrose. Pour ce faire, elle investit le web et les réseaux sociaux…


Selon l’association, plus de 70.000 signatures ont déjà été obtenues, mais l'AFLAR compte en obtenir au moins 150.000 grâce à un dispositif de communication renforcé sur internet et les réseaux sociaux.
 
Rappelons que la prise en charge médicale de l’arthrose, qui est une particularité française, permet, par exemple, d'avoir globalement deux fois moins de prothèses de genou posées par an que chez bon nombre de nos voisins.
 
Les déremboursements remettraient probablement en cause cette proportion estime l’association qui souligne que le coût global de pose d’une prothèse de genou en 2010 était de 11.961 euros.
 
Soulignons que cette pathologie est très fréquente ; elle concerne près de dix millions de Français, soit 17% de la population. Elle se manifeste par des problèmes fonctionnels et des douleurs très handicapantes. L’arthrose est la seconde cause d’invalidité dans notre pays et les moins favorisés sont particulièrement concernées (85% des patients avec un revenu inférieur à 1.000 euros rencontrent des problèmes d’accès aux soins de l’arthrose).
 
Dans ce contexte, on comprend que le déremboursement augmenterait l’inégalité sociale face à l’arthrose, déjà suffisamment invalidante (obésité et travail manuel éprouvant lui sont souvent associés).

10 raisons de ne pas dérembourser les traitements contre l'arthrose selon l’AFLAR

Arthrose : les dix raisons de ne pas dérembourser les traitements de l’AFLAR
1/ Préserver la qualité de vie des patients : Ces traitements soulagent certains patients, associés aux autres prises en charge recommandées, avec un très bon profil de tolérance en dépit d'une efficacité faible à modérée.
 
2/ Préserver l'accès aux soins pour les patients les plus défavorisés : 85% des patients avec un revenu inférieur à 1.000 euros rencontrent des problèmes d'accès aux soins de l'arthrose.
 
3/ Préserver la sécurité des patients : le report massif sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et opioïdes, sans recommandation aux prescripteurs, sans information ni éducation thérapeutique des patients, expose ces derniers à des traitements à risques de complications avérées, voire mortelles.
 
4/ Préserver le « modèle français » : on pose globalement deux fois moins de prothèses de genoux par an que chez bon nombre de nos voisins, en partie grâce à la prise en charge médicale de l'arthrose.
 
5/ Préserver les caisses de l'assurance maladie à moyen terme : les coûts des AINS et leurs complications (risque rénal, cardio-vasculaire et digestif) laissent présager un surcoût massif pour la CNAM.
 
6/ Eviter le report massif des patients vers d'autres traitements de confort toujours remboursés, annulant ainsi l'économie recherchée : un focus group organisé par l'AFLAR prédit ainsi l'augmentation du nombre des séances de kinésithérapie/balnéothérapie.
 
7/ Eviter la surconsommation de traitements alternatifs ou autres thérapeutiques qui pourraient être mis au même plan que les anti-arthrosiques d'action lente à plusieurs endroits (dits AASAL) ou la visco-supplémentation, sans que leur efficacité et innocuité soient évaluées...
 
8/ Eviter l'augmentation de l'invalidité et des arrêts maladie au travail : près de la moitié des personnes souffrant d'arthrose a moins de 60 ans et plus d'un tiers en souffre avant l'âge de 40 ans.
 
9/ Prendre en compte la réalité d'une maladie qui touche dix millions de Français, pour lesquels l'arsenal thérapeutique va se trouver considérablement restreint.
 
10/ Maintenir le principe d'une prise en charge globale de l'arthrose en France pour une plus grande efficacité, dans une logique de défense de l'intérêt des patients. 

Publié le 28/07/2014 à 04:24 | Lu 1250 fois