Alzheimer : deux médicaments valent mieux qu'un !

Dans un récent communiqué, l’Association France Alzheimer indique qu’en combinant deux médicaments existants (l'Acamprosate et le Baclofène), il serait possible d'améliorer les symptômes de la maladie d'Alzheimer aussi bien chez la souris que chez l'Homme. C'est du moins ce que tendent à démontrer les résultats de l'étude présentée mi-janvier par la start-up française Pharnext...


Une voie est-elle ouverte vers une thérapeutique efficace contre la maladie d'Alzheimer ? Précoce il y a encore quelques semaines, la question mérite aujourd'hui d'être posée, suite aux résultats de l'étude publiée mi-janvier dans la très sérieuse revue Scientific Reports par la start-up française Pharnext… Rappelons que cette étude visait à limiter « les effets toxiques d'un neurotransmetteur, le glutamate, produit en quantité excessive par les neurones en présence du peptide amyloïde (A-bêta), protéine pathologique liée à la maladie ».
 
La thérapeutique avancée par l'étude de Pharnext est basée sur l'utilisation combinée de deux médicaments : l'Acamprosate et le Baclofène. L'utilisation en duo de ces deux traitements aurait en effet permis une amélioration, chez la souris, des performances cognitives et « réduit la perte de leurs neurones ainsi que les marqueurs de l'inflammation caractéristiques de la maladie ».
 
Le duo de médicaments a d'abord été testé plusieurs mois sur des souris. Après des résultats encourageants chez l'animal, une quarantaine de patients, au stade débutant de la maladie, a reçu ce traitement pendant trois mois. En réalité, chacun d'eux a reçu le traitement pendant un mois puis un placebo pendant un mois puis à nouveau le traitement pendant un mois.
 
« Pendant le premier mois, les patients ont récupéré de la mémoire ; lors de l'arrêt, ils rechutaient mais ne revenaient pas à l'état antérieur ; puis, quand ils recevaient à nouveau le traitement, ils s'amélioraient à nouveau », explique Daniel Cohen, fondateur de Pharnext… Plus que l'évolution freinée de la maladie, la nouveauté se situe donc plutôt dans l'amélioration des fonctions cognitives !
 
Prochaine étape : l'extension des essais au niveau international à 200 nouveaux patients, pour une durée de six mois et avec des doses plus fortes. Par ailleurs, une troisième molécule devrait également être ajoutée afin d'envisager une plus grande efficacité de la thérapie. Les résultats des essais cliniques devraient être connus d'ici à deux ans. Une chose est sûre : l'intérêt de cette « bithérapie » faisant appel à des médicaments déjà connus, est la possibilité d'accélérer la potentielle mise sur le marché (si les résultats sont confirmés !). Un possible espoir et une affaire à suivre…

Source

Publié le 16/02/2015 à 11:37 | Lu 1431 fois