Alzheimer : débit sanguin cérébral et développement de la maladie

Si l’existence d’une réduction du débit sanguin cérébral chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer est connue depuis des décennies, son rôle dans le développement de la maladie et les mécanismes sous-jacents restaient peu compris jusqu'à présent.





Des chercheurs de l’Université Cornell (Etats-Unis) et du CNRS viennent de montrer chez des souris atteintes d’Alzheimer que des globules blancs appelés neutrophiles adhèrent sur les parois des capillaires du cortex cérébral jusqu'à bloquer localement le flux sanguin.
 
De plus, contrairement à ce que les scientifiques pensaient jusqu'à présent, ce blocage serait l’une des premières manifestations de la maladie, apparaissant avant les plaques d’amyloïdes. Suite à cette découverte, les chercheurs ont administré un anticorps dirigé contre les neutrophiles, ce qui a permis une diminution du nombre de capillaires bloqués et donc, une augmentation immédiate du débit sanguin cérébral.
 
Ces effets se sont accompagnés d’une amélioration rapide des performances dans les tâches de mémoire à court terme chez les deux modèles murins étudiés. Démontré chez l’animal, ce mécanisme pourrait fournir une nouvelle piste thérapeutique afin d’améliorer la cognition chez les patients atteints d’Alzheimer.
 
En effet, des simulations numériques montrent un impact similaire d’occlusions capillaires sur le débit sanguin cérébral chez l’homme et chez la souris.
 
Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Neurosciences le 11 février 2019.

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Article publié le 12/02/2019 à 01:00 | Lu 1215 fois