Alzheimer : de nouvelles mesures pour les patients

La ministre de la Santé, Marisol Touraine vient d’annoncer la mise en place de nouvelles mesures visant à améliorer la prise en charge et l’accompagnement des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et s’appuyant sur une approche non médicamenteuse, globale et pluri-professionnelle. Détails et explications.





Avant d’aller plus loin, rappelons qu’aujourd’hui en France, on estime que trois millions de personnes (aidants, familles et proches) sont touchées par la maladie d’Alzheimer et on dénombre plus de 900.000 malades dans l’Hexagone. Un nouveau malade est détecté toutes les 7 secondes dans le monde et il n’existe actuellement aucun traitement curatif.   
 
Ceci étant, la Haute autorité de santé (HAS) a jugé en octobre 2016 que le service médical rendu des médicaments indiqués dans le traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer était insuffisant... Se pose alors la question du maintien de leur remboursement. Ou pas.
 
La ministre de la Santé (qui a déjà déremboursé pas mal de traitements) s’était alors engagée à ne pas dérembourser ces médicaments tant qu’il n’existerait pas de parcours de soins garantissant une prise en charge adaptée aux malades d’Alzheimer. « Le déremboursement peut en effet entraîner une perte de chance pour les patients » précise encore le communiqué du ministère.
 
Dans cet esprit, la ministre a demandé au Professeur Michel Clanet de proposer un protocole qui permette d’améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge des malades d’Alzheimer en évitant les situations d’errance. « Les recommandations que contient ce rapport prennent en compte la place des médicaments, les alternatives médicamenteuses, l’accompagnement médico-social et la place des aidants » souligne le communiqué.
 
Les mesures prises cette semaine seront mises en œuvre cette année assure le ministère. En voici les grandes lignes : à partir du 1er novembre 2017, les consultations de médecine générale visant à informer les patients et à définir un traitement face à une maladie neurodégénérative seront revalorisées à 60 euros.
 
A cette même date, les médecins généralistes pourront réaliser jusqu’à trois « visites longues » annuelles au domicile des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un tarif de 70 euros. La durée de la consultation pourra ainsi être adaptée aux besoins de la personne (évolution de sa maladie ou des pathologies associées, présence ou non d’un aidant pour l’accompagner, etc.).
 
Par ailleurs, un programme de formation dédié aux maladies neurodégénératives sera proposé aux professionnels de santé. Enfin, vingt unités cognitivo-comportementales supplémentaires seront ouvertes sur le territoire national, pour moitié en 2017. 
 
Pour la ministre, ce n’est qu’au terme de la mise en œuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des médicaments aujourd’hui prescrits dans le traitement symptomatique de la maladie pourra se poser. 

Article publié le 12/04/2017 à 04:00 | Lu 4203 fois