Le HCSP avait été saisi en février 2009 par le ministère de la Santé suite à la diffusion par l'Institut national du cancer (INCa) d'une brochure sur le thème de la nutrition et de la prévention des cancers, destinée aux médecins, qui concluait, sur la base de plusieurs centaines d'articles scientifiques, que « toute consommation d'alcool est donc déconseillée ».
Suite à cette publication, professionnels de la filière alcool et certains médias avaient interprété cette conclusion comme un conseil d’abstinence totale. Pourtant, rappelons que dans les repères actuels nationaux pour l'amélioration de l'état de santé de la population (PNNS), la recommandation générale de consommation d'alcool pour les adultes est de ne pas dépasser deux verres de vin par jour pour les femmes (hors grossesse) et trois pour les hommes.
Face à ces propos qui peuvent apparaître contradictoires pour le grand public, voici le point de vue du HCSP : « les données scientifiques objectivent un risque de cancer associé à une faible consommation d’alcool, sans effet seuil. Sur cet argument, en matière de prévention des cancers, l’INCa déconseille la consommation d’alcool. Ce faisant, il est fait le choix de ne pas prendre en compte le possible effet protecteur d’une faible consommation d’alcool sur la survenue de maladies cardio-vasculaires.
Cette recommandation, par l’absence de repères affichés, peut sembler en contradiction avec les recommandations précédentes. Par ailleurs, les études épidémiologiques exploitées pour ces recommandations ne prennent généralement pas en compte l’ensemble des aspects psycho-sociaux et sanitaires liés à la consommation d’alcool : survenue de pathologies aiguës et chroniques (notamment hépatiques, neurologiques...), de violences accidentelles et volontaires, le risque de dépendance, voire des aspects positifs attribué à l'alcool par certaines personnes pour améliorer leur qualité de vie.
Il est évident qu’une recommandation nutritionnelle à visée de santé publique ne peut être basée sur une morbi-mortalité spécifique, en l’occurrence le cancer, mais doit prendre en compte l’ensemble des effets et impacts potentiels. Ainsi, à ce jour, il n’y a pas d’argument convaincant pour justifier de modifier les recommandations actuelles basées sur des repères de consommation, en faveur d’une abstinence totale, telles que les recommandations de l’INCa ont pu être indument interprétées.
Enfin, on ne peut qu’encourager la poursuite des travaux scientifiques, afin notamment de préciser le risque attribuable aux faibles consommations d’alcool en termes de pathologie cardiovasculaire et/ou cancéreuse, et le cas échéant d’examiner la relation bénéfice / risque de la consommation d’alcool à faible dose.
Nous tenons à préciser, qu’au-delà du débat scientifique, une stratégie cohérente de prévention nécessite une harmonisation des discours, condition essentielle à une communication efficace en direction du public. Cette discordance dans les messages dessert, voire décrédibilise, les objectifs de santé publique ».
Suite à cette publication, professionnels de la filière alcool et certains médias avaient interprété cette conclusion comme un conseil d’abstinence totale. Pourtant, rappelons que dans les repères actuels nationaux pour l'amélioration de l'état de santé de la population (PNNS), la recommandation générale de consommation d'alcool pour les adultes est de ne pas dépasser deux verres de vin par jour pour les femmes (hors grossesse) et trois pour les hommes.
Face à ces propos qui peuvent apparaître contradictoires pour le grand public, voici le point de vue du HCSP : « les données scientifiques objectivent un risque de cancer associé à une faible consommation d’alcool, sans effet seuil. Sur cet argument, en matière de prévention des cancers, l’INCa déconseille la consommation d’alcool. Ce faisant, il est fait le choix de ne pas prendre en compte le possible effet protecteur d’une faible consommation d’alcool sur la survenue de maladies cardio-vasculaires.
Cette recommandation, par l’absence de repères affichés, peut sembler en contradiction avec les recommandations précédentes. Par ailleurs, les études épidémiologiques exploitées pour ces recommandations ne prennent généralement pas en compte l’ensemble des aspects psycho-sociaux et sanitaires liés à la consommation d’alcool : survenue de pathologies aiguës et chroniques (notamment hépatiques, neurologiques...), de violences accidentelles et volontaires, le risque de dépendance, voire des aspects positifs attribué à l'alcool par certaines personnes pour améliorer leur qualité de vie.
Il est évident qu’une recommandation nutritionnelle à visée de santé publique ne peut être basée sur une morbi-mortalité spécifique, en l’occurrence le cancer, mais doit prendre en compte l’ensemble des effets et impacts potentiels. Ainsi, à ce jour, il n’y a pas d’argument convaincant pour justifier de modifier les recommandations actuelles basées sur des repères de consommation, en faveur d’une abstinence totale, telles que les recommandations de l’INCa ont pu être indument interprétées.
Enfin, on ne peut qu’encourager la poursuite des travaux scientifiques, afin notamment de préciser le risque attribuable aux faibles consommations d’alcool en termes de pathologie cardiovasculaire et/ou cancéreuse, et le cas échéant d’examiner la relation bénéfice / risque de la consommation d’alcool à faible dose.
Nous tenons à préciser, qu’au-delà du débat scientifique, une stratégie cohérente de prévention nécessite une harmonisation des discours, condition essentielle à une communication efficace en direction du public. Cette discordance dans les messages dessert, voire décrédibilise, les objectifs de santé publique ».