Ainés victimes de maltraitance et de violences : ils ne doivent pas êtres des "sous-citoyens" !

Le 15 juin dernier avait lieu la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées… Une journée dont on n’a quasiment pas entendu parler… Et pourtant ! Pour autant, la fédération France Victimes alerte sur les « sous-droits » de facto des ainés ne pouvant pas toujours se rendre à la police ou à la gendarmerie pour porter plainte et fait des propositions qui devraient leur permettre de s'exprimer et d'être mieux accompagnés par les associations d'aide aux victimes.


Il ne se passe pas une journée sans qu’un fait divers sorte dans la presse, relatif à une personne âgée maltraitée, violentée, volée, violée, arnaquée, etc. Douce France.
 
Dans ce contexte, la fédération France Victimes qui regroupe 132 associations a accompagné en 2019, près de 20.000 victimes de 65 ans et plus, 2.400 de violences intrafamiliales et 154 ainés victimes de violences dans des établissements.
 
Durant le confinement, la fédération n'a pas constaté d'augmentation, indique-t-elle dans son communiqué. Mais ces chiffres sont probablement trompeurs, puisqu’on le sait, les personnes âgées sont d’une manière générale peu informées et n'ont pas toujours les moyens de signaler les faits de violences dont elles sont victimes, en particulier dans les maisons de retraite.
 
La fédération France Victimes (créée en 1986 par le célèbre avocat et ancien ministre Robert Badinter) s’annonce « particulièrement sensible aux violences à l'encontre des ainés, qui doivent pouvoir être reconnus et pris en charge comme chaque citoyen ». C’est une évidence et il faut se battre pour que les anciens n’aient plus peur !
 
Dans cet esprit, elle œuvre avec les services ministériels et a mis en place un groupe de travail sur l'adaptation des politiques publiques d'aide aux victimes à ces personnes âgées, afin de leur permettre d'être accompagnées comme toute autre personne victime. En la matière, il y a du « pain sur la planche »…
 
Pour protéger les ainés, la fédération propose les mesures suivantes :
- de rendre obligatoire une information visible dans les lieux accueillant les personnes âgées (établissements, Centres Locaux d'Information et de Coordination (CLIC), association de seniors…) avec un numéro d'appel pour signaler les faits dont elles sont victimes ;
- de rendre obligatoire la nomination et la formation des référents « victimes » qui serait habilités à signaler des faits et à recueillir des révélations du résident, de sa famille, ou de membres de l'établissement, et à mettre en place, si le cas le nécessite, une mise sous protection urgente ;
- et de rendre systématique une demande d'évaluation des besoins spécifiques de protection de la victime âgée suite à un dépôt de plainte ou un signalement.
 
La Fédération France Victimes s'appuie 132 associations d'aide aux victimes réparties sur le territoire national et ultra-marin. Elle est financée par plusieurs ministères, principalement le ministère de la Justice. Le réseau comprend 1500 professionnels (juristes, psychologues, travailleurs sociaux) salariés et bénévoles.
 
Depuis 2018, les victimes peuvent appeler le 116 006 pour recevoir l’aide de la fédération.

Publié le 18/06/2020 à 04:34 | Lu 2637 fois





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