APA à domicile : portrait des bénéficiaires entre 2011 et 2017

La DREES (ministère de la Santé) vient de dévoiler trois études montrant les derniers résultats concernant l’allocation personnalisée d’autonomie, la fameuse APA à domicile. La 1ère étude décrit les bénéficiaires et leur plan d’aide en 2017. La 2ème montre la consommation des plans d’aide en 2011, avant la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) de 2015 et la 3ème actualise ces résultats concernant la consommation des plans d’aide en 2017.


Selon la DREES, fin 2017, la France comptait 770.000 personnes vivant à domicile et étant bénéficiaires de l’APA. Rappelons que cette prestation gérée par les départements a été créée en 2002 pour financer les aides nécessaires aux personnes de 60 ans ou plus en situation de perte d’autonomie.
 
Bref, des aides qui permettent le maintien à domicile ou qui paient une partie des frais si vous êtes en maison de retraite. Elles peuvent différées d'une département à un autre. 
 
La même année, la moyenne d’âge des bénéficiaires de cette allocation était plus élevée qu’en 2011. Ces derniers vivant en majorité seuls, dans des proportions plus élevées que l’ensemble de la population des mêmes classes d’âge.
 
En 2017, toujours selon la DREES, une APA sur huit est « saturée », cela veut dire que son montant est maximal. Cette proportion est nettement plus faible qu’en 2011 (-9 points), en raison de la forte revalorisation des plafonds maximaux de l’APA consécutive à la loi ASV de 2015.
 
« La baisse est d’autant plus marquée que le besoin d’aide à l’autonomie est important, la revalorisation du plafond ayant été plus élevée pour les bénéficiaires les plus dépendants » précise le communiqué de la DREES.
 
Fin 2011, on estimait à 31h  par mois l’aide humaine nécessaire pour réaliser des actes de la vie quotidienne. Le mode d’intervention par des services prestataires, dont le tarif horaire médian est élevé était privilégié pour plus des trois-quarts (78%) des bénéficiaires les moins dépendants (GIR 4) contre seulement 60% des bénéficiaires les plus dépendants (GIR 1).
 
Parmi les bénéficiaires en couple, on notifie 3h25 d’aide humaine en moins aux hommes qu’aux femmes en moyenne. Il semblerait que le fait de vivre à deux plutôt que seul réduise le volume d’aide notifié d’environ 3h45 par mois en moyenne pour une femme et d’environ 7h pour un homme. Ces effets témoigne, probablement, du rôle de l’aide des conjoints, et spécifiquement des conjointes, sur les volumes d’aide notifiés.
 
Fin 2017, la quasi-totalité (93%) des APA à domicile comprenaient de l’aide humaine. Dans ce cas, le montant de cette aide était en moyenne de 500 euros par mois. Toutefois, près d’un bénéficiaire sur deux (47%) n’utilisait pas l’intégralité du montant. Cette proportion s’avère plus élevée de 10 points pour les moins dépendants (GIR 4) que pour les plus dépendants (GIR 1). Ce qui semble somme toute, logique.
 
Parmi ceux qui ne consommaient pas la totalité du montant d’aide, un tiers du montant n’était pas dépensé en moyenne. On remarque aussi que les bénéficiaires avec des ressources intermédiaires, donc pour qui le reste à charge constitue une part importante, sous-consomment davantage que les autres.
 
C’est également le cas des hommes en couple qui, lorsqu’ils ne consomment pas tout le montant d’aide humaine qui leur est notifié, renoncent aussi à une part plus importante du montant notifié.

Publié le 17/06/2020 à 08:20 | Lu 6412 fois