Vue Mer de Bernard du Boucheron : le porc de l’angoisse

Bernard du Boucheron a sûrement écrit son dernier roman avec beaucoup d’amusement et de délectation, appliquant la virtuosité de son écriture à cette histoire rocambolesque pleine de sagesse. Il allie un humour plein de fantaisie à un malaise diffus.





Ce roman peut s’apparenter à une fable, celle qui raconterait notre époque, des ghettos de Varsovie aux émeutes de banlieue, d’une société aigrie à une société de consommation.

La description minutieuse de Carla Porcx, petit port de pêche qui vit de la culture des oliviers est une sorte de dictionnaire des idées reçues où chacun en prend pour son grade : les édiles, les agents municipaux, les religieux (l’ordre auquel il appartenait fonctionnait sur le principe qu’un pauvre trouve toujours un plus pauvre que lui pour lui faire la charité), les mœurs, la population, etc.

Dans cette bourgade vit Almira qui « à la différence de beaucoup de ceux qui ne mentent jamais, (…) n’était jamais méchante ». Sa beauté affole les hommes et sera le moteur de la réalisation de l’histoire.

Une histoire que l’on retrouve quelques années plus tard quand le petit village de pêcheurs s’est transformé en station balnéaire où se déversent les estivants.

Cet habile roman, délicieusement provocateur et un tantinet réactionnaire montre à quel point Bernard du Boucheron excelle dans le rôle de l’écrivain bouffon et rebelle tout en proposant une réflexion ludique sur la marche du monde.

Vue Mer
Bernard du Boucheron
213 pages
17.50 euros
Vue Mer de Bernard du Boucheron : le porc de l’angoisse

Article publié le 11/05/2009 à 12:41 | Lu 2392 fois