Au fur et à mesure de nos rencontres, le livre a évolué. Au début, il s’agissait de mettre en perspective la seniorisation de la société. Mais, progressivement, nous avons axé le livre sur les problématiques liées au grand âge.

Il s’agit en effet, de contribuer à la prise de conscience que le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes très âgées devaient se traduire par une politique nouvelle sur deux plans principaux : l’habitat d’une part et la prise en charge de la perte ou de l’évolution de l’autonomie.

En matière d’habitat, il s’agit de sortir d’une logique centrée seulement sur les résidences médicalisées pour développer une offre d’habitations très large, permettant aux personnes prenant de l’âge de rester autonomes le plus longtemps possible.

Dans la majorité des cas, l’adaptation des logements existants apparaît comme la mesure la plus efficace et répondant le mieux aux attentes des résidents. Dans cette perspective, il importe que la ville s’adapte : transports, lieux d’accueil et d’écoute, politique d’accompagnement social et de prévention…

Par ailleurs, l’augmentation du nombre de personnes très âgées –quadruplement attendu d’ici à 2040 des plus de 85 ans– nécessite de poser la question du financement publique de la grande fragilité. Dans le jargon des spécialistes, on parle de création du cinquième risque, au sens où il viendrait en complément des assurances sociales existantes comme le chômage ou la sécurité sociale.

Une question qui va occuper une grande partie de l’agenda politique des mois qui viennent…

Serge Guérin
Professeur à l’ESG, auteur de Vive les vieux !, Editions Michalon