Vieillissement et territoire : chronique de Serge Guérin

Avec le rallongement probable de vie de travail et l’allongement de la vie, les collectivités, mais aussi les entreprises, devront fournir de plus en plus de services et d’infrastructures pour faciliter la vie au travail (aide à la recherche de solutions de gardes pour les jeunes enfants ou les personnes fragilisées, démarches administratives, etc.).





Il importe aussi que les territoires puissent prévoir les conséquences du changement démographique et des nouvelles attentes des personnes concernées. Les schémas gérontologiques sont des outils d’entraînement et de globalisation des moyens et des perspectives.

Ils sont essentiels pour tenter d’adapter en amont les infrastructures et les formes de la ville à la situation du vieillissement progressif des populations. Il est aussi vital de penser la ville et son espace comme des lieux de croisements et de rencontre mais aussi comme des sphères permettant l’évitement, les rythmes différents, les moments d’intimité et de recul.

Mais n’oublions pas que la ville se pense aujourd’hui aussi comme un formidable dispensateur de services devant s’adapter au mieux aux modes de vie des uns et des autres. La ville n’est pas la simple organisation de l’habitat et des transports, mais bien une plateforme polymorphe visant à répondre à la diversité des façons de vivre.

Dans le domaine de la prise d’âge, la création des CLIC (Centres locaux d’information et de coordination) à l’origine a marqué un progrès dans la prise en charge globale de la personne âgée et le développement d’une approche par territoire. Regrettons que trop souvent, l’on assiste à l’émiettement des Clic dont les ambitions sont parfois trop locales pour permettre une véritable politique de territoire.

Reste que progressivement, on a voulu sortir d’une logique purement médicale pour prendre en compte la globalité des enjeux et les nécessités de l’accompagnement sous toutes ses formes. Il s’agit bien de prévoir, d’anticiper et d’inscrire la réalité de l’allongement de la vie dans le cadre de la politique globale des territoires.

Dans la même optique, il n’est pas inintéressant de voir que des villes comme Metz mettent en place un Conseil économique et social au niveau de la ville, pour là aussi, permettre l’expression et le travail en commun d’acteurs représentatifs de la société civile au niveau du local.

Rajoutons que l’outil de coopération locale qu’est le SCOT (Schéma de cohérence territorial) en ce qu’il intervient au niveau du bassin de vie et qu’il cherche à traiter aussi bien les transports que le cadre de vie, apparaît comme un moyen intéressant et bien situé pour améliorer le lien entre dynamique des territoires et allongement de la vie.

Serge Guérin
Professeur à l’ESG
Vient de publier Vive les vieux !, Editions Michalon
Vieillissement et territoire : chronique de Serge Guérin

Article publié le 08/12/2008 à 09:54 | Lu 3455 fois