Tout d’abord, le CIV souligne que cette thématique n’est pas nouvelle, une première édition de la brochure étant déjà parue en 2003 ; il s’agit cette fois-ci d’une version actualisée à la lumière du rapport scientifique du WCRF2 publié en novembre 2007.
Ce rapport, édité il y a plus d’un an, avait déjà fait l’objet de plusieurs communications, pour avoir réévalué les niveaux de corrélation entre alimentation et risques de cancers. Le CIV avait alors été amené à commenter les résultats de ce rapport, en soulignant les risques de mauvaise interprétation, par le public français, de recommandations internationales.
Une nécessaire adaptation au contexte français
Tout d’abord, le CIV souhaite préciser ce que l’on entend par « viande rouge », cette dénomination variant d’un pays à l’autre. En France, la dénomination « viande rouge » recouvre, pour le public, les viandes de boeuf, d’agneau et la viande chevaline.
Or, dans les études sur lesquelles se base cette brochure, sont également comptabilisées le porc et parfois même certaines charcuteries. Ainsi, derrière l’expression « viande rouge », les études ne parlent pas de la même chose, sans compter que, pour le consommateur français, parler de viande rouge revient principalement à parler de boeuf (pour 95% des personnes interrogées) !
De plus, le CIV souhaite souligner que les niveaux de consommation moyens se situent, en France, en-dessous du seuil de 500 g par semaine de viande rouge cuite (soit 700 à 750 g de viande rouge crue) préconisé par le WCRF. En effet, limiter la viande rouge à 500 g/semaine revient à ne pas en consommer plus de 70 g/jour. Or, la consommation française moyenne de viande rouge est inférieure à ce seuil, puisque les adultes en consomment en moyenne de 42 g/jour/personne à 53 g/jour/personne selon l’étude INCA2.
Les consommateurs dépassant le seuil de 70 g/jour sont clairement identifiés dans l’étude
INCA2, où ils correspondent à environ 25 % de la population. Ce sont des personnes que l’on peut qualifier de gros consommateurs. Le CIV est en accord avec ce chiffre, mais souhaiterait que soit délivrée une information la plus complète possible et ainsi savoir ce qu’il en est des faibles consommateurs. Combien sont-ils ? La brochure du PNNS ne le dit pas, mais l’enquête CCAF 2007 les a identifiés.
En les déterminant comme des individus consommant des quantités inférieures ou égales à 45 g/j de viandes de boucherie, elle les a estimé à 48%. Donnée non négligeable, puisqu’il y aurait donc presque deux fois plus de faibles consommateurs que de gros consommateurs de viande ! Cette information permettrait également de ne pas laisser croire, comme cela est souvent affirmé, qu’il y a une tendance globale à la surconsommation de viande de boeuf (principalement).
Enfin, le CIV souhaite attirer l’attention sur le fait que le chapitre de la brochure sur l’épidémiologie (pages 24 et 25) doit être considéré avec beaucoup de précaution, les données y étant délivrées pouvant être mal interprétées du grand public si elles sont reprises telles quelles. Pour exemple, la phrase suivante : « il a été estimé que le risque de cancer colorectal est augmenté de 29% par portion de 100 g de viandes rouges » est difficile à comprendre pour le public, sortie de son contexte. Signifie-t-elle qu’un consommateur prend des risques à chaque fois qu’il consomme une portion de 100 g de viande rouge ? Et si cette portion de 100 g est « risquée », quelle est alors la « bonne » portion ?
Les intérêts nutritionnels des viandes
Le CIV prend acte du fait que le PNNS rappelle dans sa brochure les qualités nutritionnelles des viandes et donc leur apport dans le cadre d’une alimentation équilibrée, leur consacrant même une partie entière, mais souligne les risques de mauvaise interprétation par le grand public, qui pourrait comprendre que le risque existe dès la consommation de 100 g de
viande.
Le CIV souhaite rappeler qu’en France la viande n’est généralement pas consommée seule, mais au sein d’un plat incluant légumes et féculents, lui-même consommé dans le cadre d’un repas permettant d’associer tous les groupes d’aliments. De ce fait, la viande contribue naturellement au maintien de repas structurés, satiétogènes et nutritionnellement équilibrés, qualité non négligeable lorsqu’on sait que la déstructuration des repas est à l’origine de nombreux déséquilibres.
A la lumière des arguments développés ci-dessus, le CIV souligne le fait qu’il est très important de transmettre une recommandation adaptée pour la population générale en France. C’est pourquoi, le CIV considère qu’il convient d’encourager le maintien du niveau de consommation actuel des « faibles consommateurs » de viande, pour les raisons évoquées dans la brochure (intérêts nutritionnels) et souhaite que soit fournie une information précise et ciblée à la fraction de population qui dépasse les recommandations.
Le CIV attire de nouveau l’attention sur les risques de mauvaise interprétation par le grand public de communications initialement destinées aux professionnels de santé et souhaiterait que soit renforcée, sur la base de ces études, l’information des consommateurs, en prenant en compte à la fois les données de consommation concernant les « gros consommateurs », mais également les « faibles consommateurs ».
Le CIV déplore que les commentaires qu’il avait déjà donnés à l’occasion de la sortie du rapport du WCRF n’aient pas été mieux pris en compte par les initiateurs de ces communications. Il serait souhaitable qu’une étude soit menée auprès du public, afin d’évaluer l’impact d’une telle communication sur la viande concernant l’attitude et les comportements de l’ensemble de la population.
*INCA2 : étude individuelle nationale des consommations alimentaires, 2006-2007.
Ce rapport, édité il y a plus d’un an, avait déjà fait l’objet de plusieurs communications, pour avoir réévalué les niveaux de corrélation entre alimentation et risques de cancers. Le CIV avait alors été amené à commenter les résultats de ce rapport, en soulignant les risques de mauvaise interprétation, par le public français, de recommandations internationales.
Une nécessaire adaptation au contexte français
Tout d’abord, le CIV souhaite préciser ce que l’on entend par « viande rouge », cette dénomination variant d’un pays à l’autre. En France, la dénomination « viande rouge » recouvre, pour le public, les viandes de boeuf, d’agneau et la viande chevaline.
Or, dans les études sur lesquelles se base cette brochure, sont également comptabilisées le porc et parfois même certaines charcuteries. Ainsi, derrière l’expression « viande rouge », les études ne parlent pas de la même chose, sans compter que, pour le consommateur français, parler de viande rouge revient principalement à parler de boeuf (pour 95% des personnes interrogées) !
De plus, le CIV souhaite souligner que les niveaux de consommation moyens se situent, en France, en-dessous du seuil de 500 g par semaine de viande rouge cuite (soit 700 à 750 g de viande rouge crue) préconisé par le WCRF. En effet, limiter la viande rouge à 500 g/semaine revient à ne pas en consommer plus de 70 g/jour. Or, la consommation française moyenne de viande rouge est inférieure à ce seuil, puisque les adultes en consomment en moyenne de 42 g/jour/personne à 53 g/jour/personne selon l’étude INCA2.
Les consommateurs dépassant le seuil de 70 g/jour sont clairement identifiés dans l’étude
INCA2, où ils correspondent à environ 25 % de la population. Ce sont des personnes que l’on peut qualifier de gros consommateurs. Le CIV est en accord avec ce chiffre, mais souhaiterait que soit délivrée une information la plus complète possible et ainsi savoir ce qu’il en est des faibles consommateurs. Combien sont-ils ? La brochure du PNNS ne le dit pas, mais l’enquête CCAF 2007 les a identifiés.
En les déterminant comme des individus consommant des quantités inférieures ou égales à 45 g/j de viandes de boucherie, elle les a estimé à 48%. Donnée non négligeable, puisqu’il y aurait donc presque deux fois plus de faibles consommateurs que de gros consommateurs de viande ! Cette information permettrait également de ne pas laisser croire, comme cela est souvent affirmé, qu’il y a une tendance globale à la surconsommation de viande de boeuf (principalement).
Enfin, le CIV souhaite attirer l’attention sur le fait que le chapitre de la brochure sur l’épidémiologie (pages 24 et 25) doit être considéré avec beaucoup de précaution, les données y étant délivrées pouvant être mal interprétées du grand public si elles sont reprises telles quelles. Pour exemple, la phrase suivante : « il a été estimé que le risque de cancer colorectal est augmenté de 29% par portion de 100 g de viandes rouges » est difficile à comprendre pour le public, sortie de son contexte. Signifie-t-elle qu’un consommateur prend des risques à chaque fois qu’il consomme une portion de 100 g de viande rouge ? Et si cette portion de 100 g est « risquée », quelle est alors la « bonne » portion ?
Les intérêts nutritionnels des viandes
Le CIV prend acte du fait que le PNNS rappelle dans sa brochure les qualités nutritionnelles des viandes et donc leur apport dans le cadre d’une alimentation équilibrée, leur consacrant même une partie entière, mais souligne les risques de mauvaise interprétation par le grand public, qui pourrait comprendre que le risque existe dès la consommation de 100 g de
viande.
Le CIV souhaite rappeler qu’en France la viande n’est généralement pas consommée seule, mais au sein d’un plat incluant légumes et féculents, lui-même consommé dans le cadre d’un repas permettant d’associer tous les groupes d’aliments. De ce fait, la viande contribue naturellement au maintien de repas structurés, satiétogènes et nutritionnellement équilibrés, qualité non négligeable lorsqu’on sait que la déstructuration des repas est à l’origine de nombreux déséquilibres.
A la lumière des arguments développés ci-dessus, le CIV souligne le fait qu’il est très important de transmettre une recommandation adaptée pour la population générale en France. C’est pourquoi, le CIV considère qu’il convient d’encourager le maintien du niveau de consommation actuel des « faibles consommateurs » de viande, pour les raisons évoquées dans la brochure (intérêts nutritionnels) et souhaite que soit fournie une information précise et ciblée à la fraction de population qui dépasse les recommandations.
Le CIV attire de nouveau l’attention sur les risques de mauvaise interprétation par le grand public de communications initialement destinées aux professionnels de santé et souhaiterait que soit renforcée, sur la base de ces études, l’information des consommateurs, en prenant en compte à la fois les données de consommation concernant les « gros consommateurs », mais également les « faibles consommateurs ».
Le CIV déplore que les commentaires qu’il avait déjà donnés à l’occasion de la sortie du rapport du WCRF n’aient pas été mieux pris en compte par les initiateurs de ces communications. Il serait souhaitable qu’une étude soit menée auprès du public, afin d’évaluer l’impact d’une telle communication sur la viande concernant l’attitude et les comportements de l’ensemble de la population.
*INCA2 : étude individuelle nationale des consommations alimentaires, 2006-2007.