Une majorité de Français se sent vulnérable à pied

Il faut marcher, c’est bon pour la santé, dix mille pas par jour… Mais il faut tout de même faire attention. Notamment en ville et notamment en prenant de l’âge, les rues des grandes agglomérations peuvent en effet devenir de véritables jungles urbaines si l’on ne fait pas attention. Alors piétons, attention ! Surtout si vous êtes seniors !





D’une manière générale, les piétons seniors doivent faire plus attention que les autres lorsqu’ils parcourent les rues et les grandes artères des villes… Plus fragiles, vue moins perçante, réactions plus lentes, etc. De nombreux facteurs font que cette population est victime de plus d’accidents que la moyenne !
 
Une récente étude de l’assureur MMA* fait le point sur la marche, seul moyen de transport universel certes, mais qui n’est pas forcément sans danger ! En effet, ce mode de déplacement représente près de 15% de la mortalité routière en France avec une hausse de 7% en 2014. Dans ce contexte, il convient de rappeler combien l’être humain et surtout les personnes âgées et les enfants doivent faire attention dès qu’ils mettent le nez dehors !
 
Comme le souligne Stéphane Daeschner, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA « Les résultats de notre étude montrent que les piétons prennent parfois des risques et se sentent vulnérables. En 2014, 499 piétons ont perdu la vie, soit une hausse de 7,3% par rapport à 2013. Il est plus que jamais nécessaire de leur rappeler les dangers de la rue, surtout quand on sait que les deux tiers de tués circulaient en milieu urbain.
 
Selon cette étude, la marche reste le principal moyen de déplacement pour 18% des Français. Sans trop de surprise, ceux qui marchent le plus sont les habitants des hyper-centres (37% marchent plus de 30 minutes par jour contre un quart au niveau national).
 
Les piétons se sentent en danger dans les situations suivantes : marcher sur une route sans trottoir (41%), lorsqu’un véhicule circule trop près (31%), puis, à parts égales, traverser entre deux véhicules stationnés, marcher sur un trottoir trop étroit et traverser devant ou derrière un bus (24%). De plus, une large majorité (85%) considère qu’on est plus vulnérable à pied que lorsqu’on circule en voiture ou en deux-roues motorisé !
 
Sans trop de surprise, 96% des sondés avouent avoir déjà eu un comportement dangereux en tant que piéton : 92% ont déjà traversé plusieurs fois en dehors des « clous », les trois-quarts (74%) au feu rouge, plus des deux-tiers (68%) ont déjà marché sur la rue plutôt que sur le trottoir et 66% en utilisant leur téléphone ; faites très attention à l’utilisation des téléphones ! Ne rédigez pas vos SMS dans la rue ou en traversant ! C’est de l’inconscience mais de plus en plus de piétons le font...
 
Naturellement, ce manque de prudence peut avoir de lourdes conséquences… Ainsi, 47% ont déjà vécu une situation accidentogène, dont 13% ont subi un véritable accident. Plus étonnant, toujours selon cette étude, 40% ne connaissent pas la signalisation liée au parcours piéton ; même si 90% savent qu’un piéton, comme tout usager de la route, peut être verbalisé. Pour autant, leur connaissance de la réglementation piétonne reste approximative. Ainsi, seuls 34% savent qu’il est obligatoire d’utiliser un passage piéton si celui-ci est situé à moins de 50 mètres !
 
D’une manière plus générale, selon un rapport de l’European Transport Safety Council (ETSC) présenté en 2008 à Bruxelles (Belgique), si aucune mesure n’est prise par les différents pays afin d’améliorer et de sécuriser la circulation des seniors, un tiers des décès survenant dans des accidents de la route concernera des personnes de 65 ans et plus d’ici 2050. De nos jours, 8.000 personnes âgées de 65 ans) décèdent chaque année sur les routes européennes (UE 27), ce qui représente un décès sur cinq pour 17% de la population. Ainsi, les plus de 65 ans courent donc 16% de risques supplémentaires de mourir dans un accident de la route que les plus jeunes, estime ce rapport de l’ETSC… Il convient donc de redoubler d’attention pendant les premiers mois de l’heure d’hiver.
 
*Etude en ligne OpinionWay pour MMA, du 21 au 29 septembre 2015 auprès d’un échantillon de 1 001 individus, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus selon la méthode des quotas et d’un sur-échantillon de 900 habitants des agglomérations de Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lille, Nantes, Nice, Strasbourg et Rennes.

Article publié le 27/10/2015 à 11:54 | Lu 1710 fois