Un quinqua attaque son ancien employeur Philip Morris pour discrimination par l’âge

M. Quinn, 52 ans, a décidé d’attaquer son ancien employeur, le fabricant de cigarettes Philip Morris International pour violation de la loi sur la discrimination fondée sur l’âge, indique un récent communiqué du cabinet d’avocats new-yorkais Broach & Stulberg, spécialisé dans le droit du travail.





« La Cour de district des États-Unis a accepté les revendications déposées par le conseiller interne » de M. Quinn, « afin de poursuivre Philip Morris International (PMI) » et le tribunal a rejeté « les motions proposées par les géants du tabac pour invalider les allégations de représailles et de discrimination explicite fondées sur l'âge ».

« Nous sommes très heureux que le tribunal ait rejeté les motions d'invalidation d'Altria (ndlr : maison mère de Philipp Morris International) et de PMI », a affirmé maître Robert B. Stulberg, partenaire de Broach & Stulberg, avocat de M. Quinn. « Nous pouvons maintenant examiner les fondements juridiques des allégations de M. Quinn, et nous sommes impatients d'avoir l'occasion de prouver que ces sociétés violent couramment et systématiquement la loi sur la discrimination fondée sur l'âge des Etats-Unis ».

Comme le précise encore le communiqué, « M. Quinn, 52 ans, a rempli les fonctions de directeur de l'intégrité et de conseiller interne de la marque Philip Morris pour les questions internationales d'anti-contrefaçon et de lutte contre la contrebande relatives aux cigarettes Marlboro et L&M. Selon la plainte, les licenciements, les embauches et les promotions se déroulant au sein de la société Philip Morris tenaient illégalement compte de l'âge des candidats et des employés ».

Parmi d'autres actions revendiquées dans la plainte, les avocats notent « que, lors de réunions convoquées dans le but de considérer le développement professionnel, le département des ressources humaines de Philip Morris a présenté des diapositives PowerPoint contenant la liste des dates de naissance des employés et montrant des tableaux comparant l'âge moyen de la main d'œuvre du département de l'intégrité de la marque à l'âge moyen des autres employés de Philip Morris. La plainte soutient également que la haute direction a expressément rendu public sa décision de ne pas embaucher, de ne pas promouvoir et de licencier des employés précis en raison du fait qu'ils étaient « trop âgés », et a parlé de ces employés plus âgés en utilisant le terme « freineurs ».

Soulignons toutefois que sur son site Internet, Philip Morris, met en avant la « promotion de la diversité » au sein de son personnel : « On pourrait penser que parce que nous employons plus de 70 000 personnes à travers le monde, la diversité n'est pas un problème pour nous. Sur de nombreux points, ce n'en est effectivement pas un (…) Mais il nous reste encore beaucoup à faire. Par exemple, nous devons traiter de la question de l'égalité des sexes aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie. Nous nous efforçons d'augmenter le nombre de femmes aux postes de cadres supérieurs. Pour y parvenir, nous travaillons sur nos processus de promotion et de recrutement, et nous révisons nos procédures d'évaluation. Les domaines dans lesquels nous sommes particulièrement satisfaits de nos performances sont nos programmes de développement de carrière, nos salaires et avantages compétitifs, et l'environnement de travail stimulant que nous offrons ».

Rappelons qu’en France selon le 1er baromètre sur la discrimination à l'embauche (nov 2006) réalisé par la société Adia, spécialisée dans le recrutement, en collaboration avec le professeur Jean-François Amadieu, il ressort… que l'âge reste la première forme de discrimination.

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Article publié le 03/03/2008 à 10:24 | Lu 7341 fois