Un Doppler respiratoire pour détecter les apnées du sommeil

Sans contact, confortable et fiable, le nouveau prototype d’appareil de détection des apnées du sommeil développé par des chercheurs du Laboratoire des sciences de l’information et des systèmes et de l’IUT de Toulon vient révolutionner le diagnostic de ce syndrome. Explications.


Deux millions de personnes, c’est le nombre de personnes en France qui seraient concernées par le syndrome d’apnée du sommeil. Rappelons que cette pathologie peut être lourde de conséquences : problèmes cardiaques, hypertension artérielle, baisse des capacités cognitives et difficultés à se concentrer, entre autres, d'où la nécessité d'un dépistage !
 
Actuellement, celui-ci est réalisé en faisant passer au patient une polygraphie, un examen relativement contraignant. En effet, le malade examiné doit porter une canule nasale, des bandes au niveau du thorax et de l'abdomen et un micro près de la gorge, etc. Et tout cela se complexifie encore si on mesure en même temps la qualité du sommeil via un électroencéphalogramme !
 
Dans ce contexte, des chercheurs français de l’Institut universitaire de technologie de Toulon se sont penchés sur la question et ont réussi à inventer un nouvel appareil de détection sans contact, qui se veut « aussi fiable que les équipements actuels, mais d'usage beaucoup plus confortable pour le patient ».
 
Comment ça marche ? La respiration humaine y est détectée par Doppler respiratoire. Un premier prototype, utilisé en laboratoire, a vérifié le concept et entraîné le dépôt d’un brevet. Un second prototype miniature transportable, actuellement développé par l’équipe au sein du Laboratoire des sciences de l'information et des systèmes devrait être prêt très prochainement et fera l’objet dès la rentrée prochaine de tests cliniques afin d'obtenir le marquage CE.
 
Le dispositif se compose d’un émetteur à ultrasons installé au-dessus du lit du patient et d’un arceau comprenant trois récepteurs répartis de telle sorte que la respiration soit détectée quelle que soit l’orientation de la tête. Le patient est ainsi totalement libéré du matériel. Sa seule contrainte ? Dormir sous l’arceau. Le fonctionnement se base sur le principe du décalage Doppler et de la diffusion des ultrasons provoqués par le flux respiratoire. La bande de fréquence ultrason utilisée est considérée comme sans danger pour le patient.
 
Le principe de cette invention consiste à « illuminer » la tête du patient avec une onde acoustique émise par l’émetteur, puis à analyser l'onde réfléchie. Après traitement du signal, on observe un étalement spectral de l’onde qui définit la respiration du patient. Lorsqu’il y a absence d’étalement, c’est qu’il y a une apnée.
 
Les premiers tests effectués ont montré une efficacité de dépistage des apnées équivalente à celle des dispositifs classiques. Outre la question du confort, l'intérêt de cet appareil est d'enregistrer également la respiration buccale du patient et d'élargir ce dispositif aux personnes autrefois exclues de l'examen, faute de pouvoir utiliser la canule nasale, comme les patients enrhumés ou trachéotomisés, ou qui la supportaient plus difficilement.
 
Source

Publié le 29/06/2016 à 01:00 | Lu 2522 fois