Sommeil et comportements alimentaires

Les données en matière de comportement alimentaire semblent cohérentes et mettent en évidence une relation entre un meilleur sommeil et un comportement alimentaire favorable à la santé selon le Plan National Nutrition Santé (PNNS).





Les hommes insomniaques mangent un peu moins de fruits et légumes que les non insomniaques (433  vs 457 g/j), laissant percevoir une alimentation moins favorable à la santé. Ils consomment également un peu plus de viandes rouges (53,5 vs 50,4 g/j). Enfin, de façon plus générale, les insomniaques suivent moins les recommandations nutritionnelles du PNNS que les non insomniaques, avec un score légèrement mais significativement plus faible (8,5 vs 8,8).
 
En ce qui concerne l’insomnie, la différence de comportement alimentaire n’est significative que chez les hommes. L’amplitude des différences dans les consommations d’aliments ou de nutriments est modeste et encore plus faible chez les femmes, mais va dans le même sens.
 
Le café joue un rôle majeur, tant sur le temps total de sommeil que sur l’insomnie. Ainsi, la consommation de café est plus élevée chez les courts dormeurs que chez les longs dormeurs dans les deux sexes : chez les femmes 156 vs 129 ml/j ; chez les hommes 190 vs 176 ml/j. Elle est aussi légèrement mais significativement plus élevée chez les femmes insomniaques que chez les non insomniaques, avec 151 vs 142 ml/j. La différence va dans le même sens, mais n’est pas statistiquement significative chez les hommes (185 vs 180 ml/j).
 
Ces différences de consommation de café sont faibles mais reflètent probablement des différences de sensibilité individuelle à la caféine. En effet, il a été montré que les insomniaques ont une sensibilité accrue à l'action éveillante de la caféine, ce qui pourrait expliquer qu'une faible augmentation de la consommation de caféine résulte en une altération du sommeil significative chez l'insomniaque et le court dormeur.
 
Toujours dans le cadre de cette enquête qui a porté sur pratiquement 50.000 sujets, il sera particulièrement intéressant d'examiner les caractéristiques du sommeil des gros consommateurs de café. Dans la consommation de café, l’effet du café est variable d’une personne à l’autre…
 
Plus de grignotages nocturnes chez les insomniaques, qu’ils soient hommes ou femmes

En effet, les prises alimentaires entre le coucher et le lever sont significativement plus importantes en terme calorique chez les insomniaques, ce qui traduit un comportement de grignotage nocturne plus important. Chez les hommes, ces prises alimentaires nocturnes représentent 35,3 vs 26,6 kcal ; chez les femmes, elles sont de 27 vs 23,6 kcal. Les hommes insomniaques ont tendance à être plus grignoteurs.
 
Par rapport aux non insomniaques, leur risque d’être des grignoteurs occasionnels est augmenté de 21% et celui d’être des grignoteurs réguliers de 17%. Les différences ne sont pas statistiquement significatives chez les femmes.

​Régime et déficit de sommeil

Si l’on veut bien maigrir, mieux vaut bien dormir…

Les perturbations du sommeil jouent en effet sur l’ampleur et la qualité de la perte de poids lors d’un régime, en affectant le comportement et la prise alimentaire ainsi que la nature de l’amaigrissement.
 
Quand on dort moins, on mange plus

Après une privation de sommeil, la faim augmente, l’apport énergétique augmente et souvent au profit des glucides, qui semblent bien plus attirants et plus énergétiques. Cette hausse de la faim et de l’apport énergétique glucidique constitue sans aucun doute un frein pour les personnes qui font un régime amaigrissant.
 
Quand on dort moins, on perd plus de muscle que de graisse lors d’un régime

La difficulté pour les candidats à la minceur est accrue par le fait qu’un déficit de sommeil favorise la perte musculaire au détriment de la masse grasse. Une étude réalisée chez des femmes suivant un régime amaigrissant et dormant 8H30 ou 5H30 pendant des périodes de 2 semaines montre que la privation de sommeil majore la perte de masse musculaire de 60% et diminue la perte de masse grasse de 50%. Cet impact est expliqué par une augmentation de la faim et une modification de la régulation de substrats énergétiques qui conduit à une moindre oxydation de lipides pendant la période de privation de sommeil.
 
Attention aux heures de repas quand on veut maigrir

L’heure des repas revêt également de l’importance. Une étude récente montre qu’il est plus facile de perdre du poids quand on ne saute pas le petit‐déjeuner, et que l’on déjeune tôt (chronotype du matin).

Article publié le 01/04/2015 à 01:00 | Lu 1761 fois