Solvants : des retraités atteints de troubles cognitifs des années après…

Voici une information qui pourrait intéresser les retraités qui, au cours de leur vie professionnelle, ont été exposés à des solvants… En effet, des chercheurs de l’Inserm -et leurs collègues américains- viennent de démontrer que des seniors qui ont fortement été confrontés à des solvants dans le cadre de leur ancien travail, souffraient de troubles cognitifs même après des années.


Cette étude a porté sur 2.143 hommes âgés de plus de 55 ans, retraités en moyenne depuis dix ans.
 
Au total, un tiers des sondés a été confronté au cours de leur vie professionnelle à des solvants chlorés, un quart (26%) au benzène et un autre quart à des solvants pétroliers.
 
Pour les besoins de cette étude, ces seniors ont été soumis à une batterie de huit tests cognitifs. Ils devaient par exemple citer en une minute le maximum de noms d’animaux ou de mots commençant par la lettre P.
 
Les chercheurs ont ensuite démontré qu’une exposition élevée aux solvants était associée à de moins bonnes performances cognitives. Ainsi, rien que pour les doses élevées de solvants chlorés, les retraités avaient un risque supérieur de 20% à 50% de moins bonnes performances cognitives.

Cela montre que « ces salariés conservent les traces de leur exposition au travail, même s’ils sont à la retraite et même si cette exposition n’est plus présente depuis longtemps » indique le Dr Berr dans le communiqué de l’Inserm. Et d’ajouter : « Les médecins traitants doivent faire plus attention à ces patients, par exemple en prenant en charge les autres facteurs de risque de déclin cognitif sur lesquels on peut agir : les facteurs de risque vasculaire. Ils doivent aussi les encourager à avoir plus de loisirs stimulant leurs fonctions cognitives ».
 
Rappelons que les solvants sont souvent employés pour nettoyer les métaux, pour diluer les peintures, pour décaper les vernis,… Toutefois, une exposition répétée (ou chronique) à ces liquides peut provoquer des cancers et être néfaste à la fertilité. Elle peut aussi être à l’origine de troubles de la motricité, de dépression et aussi de troubles intellectuels… Comme le démontre cette étude.
 
Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Neurology.

Publié le 15/05/2014 à 10:39 | Lu 719 fois