Seniors et hydratation : nécessité d’une vigilance accrue…

Si la majorité des Français n’atteint pas le repère de 1,5 litre de boissons par jour, connaissent-ils l’impact de l’hydratation sur leurs performances physiques et cognitives ? En effet, un déficit d’hydratation peut entraîner des dysfonctionnements notables, en particulier sur les capacités de concentration des adultes. A l’occasion du MEDEC, qui s’est tenu la semaine dernière à Paris, revenons avec quelques conseils pour bien boire au quotidien.


Rappelons tout d’abord, que selon les résultats de la dernière enquête CCAF du CREDOC, environ 70 % des adultes français n’atteignent pas la recommandation d’1,5 litre de boissons par jour*.

Pourtant, certaines conséquences d’une hydratation insuffisante sur la santé ont été mises en évidence dans des études scientifiques : lithiase urinaire (présence de calculs dans le système urinaire) et infection urinaire, ainsi que toute une série d’autres affections probables, comme la constipation, et des dysfonctionnements du système cardiovasculaire (par exemple l’hypertension).

L’évolution liée à l’âge fait des seniors une population à haut risque de déshydratation : perte de la sensation de soif, altération de la fonction rénale, amoindrissement de la masse maigre (qui renferme la quasi-totalité de l’eau de l’organisme), diminution de la ration alimentaire.

Alors que les besoins hydriques restent identiques à ceux des adultes plus jeunes, voire même sont légèrement supérieurs, tous ces facteurs concourent à diminuer dangereusement l’apport hydrique chez le senior.

Devant les conséquences d’une telle déshydratation, qui peut rapidement devenir aiguë et nécessiter une hospitalisation chez ces personnes plus fragiles, une prévention active doit être mise en place, particulièrement chez les seniors en perte d’autonomie.

Déshydratation et diminution des capacités cognitives
De plus, il est montré scientifiquement qu’un déficit hydrique de 2%, en apparence relativement faible, se répercute immédiatement sur les capacités cognitives : baisse de la vigilance, sensation de fatigue, diminution de la mémoire à court terme, diminution de l’efficacité du calcul arithmétique, augmentation du temps de réponse. S’il est une motivation pour s’hydrater correctement, rester performant physiquement et intellectuellement tout au long de la journée en est une d’importance !
Seniors et hydratation : nécessité d’une vigilance accrue…

Conseils pratiques pour la prévention de la déshydratation du senior

• Veiller à augmenter la quantité de liquide nécessaire en cas de température extérieure élevée, d’appartement surchauffé, de fièvre.
• Laisser toujours dans son champ de vision un verre ou une petite bouteille, plus faciles à manier et moins dissuasifs.
• Varier les boissons proposées.
• Multiplier les occasions de boire ensemble.
• Inciter à boire sans soif, par petites quantités, à raison de 8 verres par jour, soit un verre par heure.
• Essayer d’évaluer la quantité consommée.

En conclusion, une hydratation correcte passe par la prévention : il faut boire régulièrement, sans attendre d’avoir soif, car quand la soif se fait sentir, il est déjà trop tard, le corps a déjà perdu 1% de sa teneur en eau. En effet, et contrairement aux idées reçues, la soif fonctionne comme un mécanisme d’alerte et non comme une régulation. Lorsque l’on a soif, le corps est déjà sous-hydraté.

L’eau est la seule boisson indispensable, mais toutes les boissons participent à une bonne hydratation ; il ne faut pas hésiter à diversifier les apports hydriques pour une meilleure motivation à atteindre la valeur repère de 1,5 litre par jour.


* Pourquoi 1,5 litre par jour ?

Un repère quotidien pour assurer une bonne hydratation

L’organisme perd chaque jour environ 2,5 litres d’eau par les voies digestives, cutanées, respiratoires et rénales, alors que l'apport en eau par les aliments lui fournit moins d’un litre d’eau. Il faut donc boire 1,5 litre par jour pour lui assurer un bon équilibre hydrique. Ce repère varie toutefois selon les conditions extérieures (forte chaleur notamment…) et doit être adapté en fonction des données individuelles (âge, poids, intensité de l’activité pratiquée, fièvre, etc.).

Néanmoins, il permet de se situer par rapport aux besoins hydriques de base. « Si l’eau est la seule boisson indispensable elle n’est pas toujours suffisante. En effet, les boissons sont des aliments liquides qui doivent assurer toutes les fonctions de l’alimentation, biologique mais également hédonique et symbolique » rappelle le Dr Modaï, médecin nutritionniste (Paris).

Publié le 17/03/2009 à 18:19 | Lu 6636 fois