Selon la Drees, 10% des médecins libéraux cumulent emploi et retraite

Selon la toute dernière étude de la Drees (ministère de la Santé), en 1er janvier 2018, 10% des médecins libéraux (ou ayant une activité mixte) exerçaient dans le cadre du dispositif cumul emploi-retraite, soit un peu plus de 12.000 médecins.





Selon la Drees, au-delà de 65 ans, près de 70% des médecins encore en activité cumulent emploi et retraite. Au final, ces derniers cessent généralement leur activité vers l’âge de 69,5 ans après avoir cumulé revenu d’activité et pension de retraite pendant près de quatre ans.
 
Jusqu’à 65 ans, les médecins actifs restent plus nombreux que les inactifs. Entre 65 et 69 ans, 43% des médecins libéraux exercent encore leur activité, pour la plupart en bénéficiant du cumul. C’est à partir de 65 ans, âge de la retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés, que le choix du cumul emploi-retraite s’avère possible pour le plus grand nombre.
 
La croissance du dispositif cumul emploi-retraite* (voir définition ci-dessous) d’année en année entraîne un recul progressif de l’âge de fin d’activité des médecins libéraux, qui atteint en moyenne 67 ans en 2017. Néanmoins, les différences d’âge à la cessation d’exercice se maintiennent entre hommes et femmes, généralistes et spécialistes.
 
Les taux de cumul emploi-retraite au 1er janvier 2018 pour les médecins âgés de moins de 70 ans sont très proches de ceux observés cinq ans auparavant. En revanche, les médecins âgés de 70 à 79 ans, restent davantage actifs aujourd’hui, puisque 20% d’entre eux exercent encore au 1er janvier 2018, alors qu’ils n’étaient que 14% en 2013
 
L’âge de fin d’activité dépend également du lieu d’exercice du médecin : à spécialité, sexe et année de départ comparables, l’âge des spécialistes à la cessation est plus tardif dans les zones où les médecins sont nombreux à être installés. Paris se démarque particulièrement, les médecins y prolongeant leur activité nettement plus longtemps qu’ailleurs.
 
Les généralistes reculent ou diffèrent quant à eux leur départ à la retraite dans les zones très peu denses (ces fameux « déserts médicaux »), là où ils savent que leurs patients auront des difficultés à retrouver un médecin traitant.
 
Cette différence peut s’expliquer par le fait que les spécialistes n’entretiennent pas les mêmes relations avec leurs patients : le recours est souvent moins fréquent et les distances plus longues pour aller les consulter.
 
Toujours selon cette étude de la Drees, le nombre de bénéficiaires du dispositif s’est fortement accru ces dernières années. Les spécialistes conventionnés en secteur 2, et notamment les psychiatres, y ont davantage recours que les généralistes ou les spécialistes de secteur 1.
 
*Pour mémoire, le cumul emploi-retraite permet de percevoir des revenus professionnels tout en étant retraité. Ce dispositif existe depuis la création du système de retraite en 1945, mais ses modalités ont été assouplies par la loi du 21 août 2003, puis par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2009.

Article publié le 13/12/2018 à 06:00 | Lu 4646 fois