Savoir vivre le Japon (première partie)

Alors que le Japon est fermé aux voyageurs du monde pour cause de pandémie, profitons de cette pause touristique pour se préparer à y retourner en révisant les codes de conduite qui permettent de ne pas passer pour un grossier personnage.


Que l’on appelle cela la bienséance, la courtoisie ou le respect des formes, la vie quotidienne au Japon est ponctuée par des codes assez stricts qui en fait, rendent les échanges quotidiens plus agréables. 
 
En point de départ, il convient de savoir que l’on ne doit jamais mettre un Japonais face à une difficulté. Il ne faut pas poser une question à laquelle il n’a pas de réponse. En un mot, ne pas lui faire perdre la face...
 
Il est également important de conserver son calme même lors d’un échange difficile. Elevé le ton ou se montrer impatient ne vous rendra jamais service. Rester modeste est sans doute le principe de base des échanges au Japon.
 
La première rencontre et ses salutations représentent la première étape du savoir-vivre japonais. Le contact physique ne fait pas partie des usages. La poignée de main et la bise entre collègues sont à proscrire.
 
Au Japon on se salue en s’inclinant plus ou moins. Outre le « bonjour » ou l’ « au revoir », l’inclinaison possède de nombreuses variantes qui dépendent de votre position sociale ou hiérarchique par rapport à celle de votre interlocuteur. 
 
Lorsque vous quittez une maison, votre hôte vous accompagnera sur le pas de la porte jusqu'à ce que vous ne soyez plus en vue. En outre, dans le cadre de rencontre professionnelle, il conviendra de donner votre carte de visite. Il s’agit d’un échange très formel qui peut être le point de départ de relations de travail.
 
On présentera sa carte de visite en la tenant à deux mains tout en s’inclinant et en employant la formule « hajimemashite » (enchanté). Vous recevrez la carte de visite que l’on vous donne de la même manière avec les deux mains.
 
Le cadeau.
Autre tradition particulièrement formelle au Japon : le cadeau. Cadeaux que l’on offre lorsque l’on rend visite ou lorsque l’on rentre de voyage. Qu’il s’agisse d’une visite chez des amis ou d’une rencontre professionnelle, il est de coutume d’offrir un cadeau. 
 
Bien souvent, il s’agira d’une boîte de gâteaux ou de spécialités de la région où vous avez séjourné en vacances. Si cette tradition semble rigoureuse, elle est grandement facilitée par une organisation sans faille de ce que l’on pourrait appeler l’industrie du cadeau !
 
Il n’est pas un hôtel japonais qui ne dispose pas d’une boutique où l’on peut trouver la plupart des spécialités locales (petits biscuits, saké, prunes au vinaigre, objets de laque, céramique, etc.) à rapporter.
 
Ces petits stands permettent de sacrifier à l’usage du « Omiyage ». Dans le même esprit pratique, toutes les gares de chemins de fer du Japon -même les plus petites- possèdent plusieurs magasins de souvenirs.
 
A cet égard, la gare centrale de Tokyo est particulièrement impressionnante, des boutiques par dizaines, des spécialités nombreuses qui permettent de combler un oubli, sont à la disposition des voyageurs.
 
Un homme d’affaires partant négocier un contrat prend toujours soin de venir avec une boîte de pâtisseries. Outre le présent en lui-même, la manière dont il est enveloppé a également une grande importance. Le soin apporté à son emballage témoigne de l’importance que vous accordez à votre interlocuteur.
 
Qu’il s’agisse d’un papier soigneusement plié ou d’un « furoshiki » (tissu élégant au pliage savant), la présentation a autant d’importance que le cadeau lui-même. Voilà pourquoi les cadeaux ne sont pas ouvert en présence du donateur et tout comme la carte de visite (voir plus haut), et un cadeau se donne et se reçoit à deux mains…
 
Texte et photos Joël Chassaing-Cuvillier

Publié le 03/03/2022 à 02:22 | Lu 3818 fois