Santé équitable pour tous : ce qu'attendent les Français

A l’approche du second tour des élections présidentielles, la Fondation April et l’Association des Assurés April ont voulu offrir un éclairage sur les attentes des Français en matière de santé en confiant à BVA la réalisation d’un baromètre. Résultat ? Nos compatriotes expriment de véritables craintes à l’encontre de notre système de santé et une partie se voient dans la situation de devoir renoncer à se soigner…


Pour plus de la moitié des sondés (53%), l’alimentation et la lutte contre la « malbouffe » sont les deux domaines cités en priorité -et de loin- pour permettre aux Français d’être en bonne santé ; un élément par ailleurs « maîtrisable » par les individus qui souhaiteraient prendre en main leur santé ! Ces résultats démontrent donc que les différentes campagnes de sensibilisation incitant à une alimentation équilibrée semblent avoir porté leurs fruits.
 
En revanche, c’est moins le cas du deuxième domaine jugé prioritaire par les Français, l’environnement, pour lequel une action des pouvoirs publics s’avère nécessaire : la qualité de l’air, les ondes ou encore les perturbateurs endocriniens sont des attentes fortes citées par pratiquement un tiers (31%) des répondants et près d’un quart en Ile-de-France, région davantage touchées ces dernières années par des alertes à la pollution.
 
Autre point : la baisse des addictions du type alcool et tabac ainsi que la surveillance des maladies (dépistages, examens préventifs) n’apparaissent prioritaires que pour un quart du panel. Viennent ensuite l’exercice physique, le stress, la lutte contre les maladies transmissibles, mentionnés respectivement par 18%, 17% et 15% de l’échantillon.
 
Toujours selon ce sondage, on peut regretter que l’exercice physique soit toujours un domaine sous-estimé et méconnu par les Français alors qu’il est désormais avéré qu’associée à l’inactivité physique*, la sédentarité tue, causant 5.3 millions de décès prématurés par an dans le monde**. Ce n’est pourtant pas faute de le répéter à longueur d’année ! Rappelons aussi que l’inactivité ou la sédentarité sont devenues les deux premières causes mondiales de mortalité liée aux comportements individuels, avant même le tabac et l’alcool.
 
Alors qu’il existe une grande relation de confiance entre les Français et leur médecin traitant, c’est sans surprise que le généraliste est cité par plus de la moitié (55%) des répondants comme étant l’acteur le plus pertinent pour aider les Français à prendre soin de leur santé. Un résultat qui vient corroborer celui de l’Observatoire connecté des aidants de la Fondation April, dans lequel le médecin généraliste est largement plébiscité par les aidants pour sa proximité et son accompagnement au quotidien (37%) devant l’infirmière (25%) et l’aide-ménagère et l’aide à domicile (21%).
 
Si les professionnels de santé sont essentiels, un certain nombre de Français regrettent qu’ils ne soient pas assez nombreux ou parfois, pas suffisamment disponibles. Ainsi, interrogés sur les principaux freins à l’accès équitable à la santé pour tous, 40% pointent du doigt les déserts médicaux mais aussi le manque de personnel et de moyens dans les hôpitaux. Un gros tiers (35%) cite aussi les délais pour avoir un rendez-vous avec un spécialiste. Plus inquiétant, ce problème de délai est même le premier facteur de renoncement aux soins pour 41% des répondants, loin devant le manque de temps (31%) ou le manque de moyens financiers (26%).
 
Enfin, une large majorité des sondés estime être assez informée pour être en bonne santé (85%), pour parvenir à financer ses soins (84%), avoir accès à des soins de qualité (84%) et pouvoir dialoguer avec leur médecin (80%)… Des facteurs qui contribuent à une santé équitable. Néanmoins, certaines évolutions à la baisse sont à souligner par rapport à 2016.
 
Ainsi, les Français sont de nouveau une minorité à trouver que les soins sont au juste prix (48%, -5 points). Par ailleurs, 39% (+3 points) estiment que leurs conditions de travail entrainent un impact négatif sur leur santé, tout comme leur lieu de vie (26%, +3 points). Plus inquiétant encore, désormais, seuls 84% des Français considèrent avoir accès à des soins de qualité : même si ce score reste élevé, il s’agit là du plus faible niveau jamais enregistré dans ce baromètre (mené depuis 2011) avec une baisse de 5 points sur cette question.
    
Cette enquête a été réalisée par BVA du 31 mars au 1er avril 2017 par téléphone sur un échantillon de 963 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Cet échantillon a été constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, profession de l’interviewé, région de résidence et catégorie d’agglomération.    
  
*L’OMS définit l’activité physique comme tout mouvement corporel produit par les muscles qui requiert une dépense d’énergie plus élevée que la dépense énergétique de repos (c’est-à-dire celle que l’on a en position allongée ou assise) – ce qui comprend les mouvements effectués en travaillant, en jouant, en accomplissant les tâches ménagères, en se déplaçant et pendant les activités de loisirs. 
** Pang Wen Lancet 2012.    

Publié le 02/05/2017 à 01:00 | Lu 1316 fois