Santé : des seniors plutôt bien informés…

Afin de mieux comprendre les Français et leurs connaissances en matière de santé, l’Inpes réalise tous les cinq ans une grande enquête dans le cadre du « Baromètre santé ». Cette année, l’Institut a publié une large analyse qui concerne la santé des 55/85 ans, leurs craintes, leurs perceptions, etc. Cette première partie aborde en détail, le niveau d’information de cette catégorie de la population.


Santé : des seniors plutôt bien informés…
Le passage à la retraite est un changement radical de vie. L’entrée dans ce nouveau cycle s’accompagne souvent  de nombreux changements qui peuvent avoir des conséquences aussi bien physiques que sociales. Dans ce contexte, les besoins en termes de santé des plus de 55 ans s’en trouvent modifiés et de nouvelles questions ou inquiétudes liées à l’âge peuvent apparaître. L’accès à l’information devient alors primordial et évolue vers une consommation plus « numérique »
 
« Avec l’allongement de l’espérance de vie, nous devons faire face à de nouveaux enjeux et à de nouvelles questions pour aider les Français à bien vieillir et répondre à leurs nouveaux besoins en matière de santé » a indiqué à cette occasion le Dr Thanh Le Luong, directrice générale de l’Inpes.
 
D’une manière générale, et selon cette étude, le sentiment d’information en matière de santé est plutôt élevé chez les seniors de 55/85 ans. Ainsi, plus de 80% affirment être « très bien » ou « plutôt bien » informés sur le tabac (89,5%), l’alcool (89%), la contraception (85%), le cancer (82%) et le sida (80%). En revanche, du côté des infections sexuellement transmissibles (hors sida), le sentiment d’information se révèle être moindre (70%). Cette proportion est quasi équivalente à celle concernant la vaccination (73%), la maladie d’Alzheimer (66% ;  plus étonnant) ou encore la dépression (quatre seniors sur dix estiment ne pas avoir les informations nécessaires (62%)).
 
Toujours selon cette grande enquête, les femmes de 55-85 ans ont, par exemple, un niveau d’information sensiblement plus élevé que les hommes du même âge à propos de la dépression (63% vs 60%) et de la contraception (87% vs 82%) alors que ces derniers se déclarent mieux informés que leurs homologues féminines au sujet de l’alcool (92% vs 87%) et du sida (81% vs 79%). Par ailleurs, les personnes les plus âgées se sentent beaucoup mieux informées que les 55-64 ans sur les risques de santé liés à l’environnement (66% vs 55%) et la maladie d’Alzheimer (68% vs 62%), qui préoccupe fort logiquement plus les plus âgés des seniors.
 
Ces connaissances « santé » sont aussi très liées au niveau d’études, à la situation financière ou encore à l’état psychologique de la personne. Ainsi, parmi les 55-85 ans considérés comme mal informés, on compte nettement plus de non diplômés que de personnes ayant un diplôme supérieur au bac (26% vs 11%), une proportion plus importante de sondés rencontrant des soucis financiers et deux fois plus d’individus en détresse psychologique (26% vs 14%).
 
En ce qui concerne Internet, ce média, sans trop de surprise, est nettement moins répandu chez les 55-85 ans que parmi les 15-30 ans. Alors que la quasi-totalité des jeunes est connectée, 41% des seniors ont utilisé Internet au cours des douze derniers mois dont 51% pour chercher de l’information santé (ce qui représente 20 % de la population des 55-85 ans). Les femmes semblent plus à l’aise (57% contre 45 % des hommes). Les principales recherches concernent les maladies en général (50%) -principalement la grippe-, les problèmes de santé ponctuels (31%), ainsi que toutes les actualités relatives aux traitements (19 %).
 
Chercher de l’information santé sur le web concerne 53% des internautes de 55-85 ans ayant eu des conversations ou des visites au cours des huit derniers jours ; mais ils ne sont plus que 38% en l’absence de lien social. Les raisons invoquées pour 49% des 55-85 ans ne se connectant pas pour des sujets de santé sont variées : le médecin est le meilleur interlocuteur (88%) ou une méfiance persiste sur la fiabilité de l’information (72%). En revanche, l’usage d’Internet peut aussi avoir une influence positive puisque plus de 17% des « internautes-santé » indiquent une évolution dans la façon d’appréhender leur santé après s’être informés sur la toile.
 
Malgré les avancées scientifiques, plus de la moitié des 55/85 ans craignent des maladies comme Alzheimer (53%) et le cancer (56%). A l’inverse, ils sont très peu à s’inquiéter des maladies liées au tabac (18 %) ou à l’alcool (11 %). On remarque aussi que les 55/64 ans sont beaucoup plus craintifs que les 65-85 ans vis-à-vis du cancer (61% vs 52%), les accidents de la circulation (55% vs 48%) ou encore les maladies cardiaques (46% vs 41%). Seul le risque d’accident de la vie domestique est davantage craint parmi les 75-85 ans (28% vs 23,5% chez les 55-74 ans).
 
De leur côté, les femmes ont plus de craintes que les hommes, notamment concernant le cancer (59% vs 52%), Alzheimer (59% vs 45%) ou encore, les accidents de la vie domestique (28% vs 20%). Les messieurs, quant à eux, craignent plus les maladies dues au tabac (20% vs 16%) et à l’alcool (12% vs 9%). Enfin, avoir dans son entourage une personne concernée par la maladie augmente aussi les craintes vis-à-vis de cette maladie. C’est le cas notamment pour Alzheimer où la crainte est plus forte chez les individus déclarant avoir un proche atteint de la maladie (58% vs 42% pour ceux qui n’ont pas de proche atteint par la maladie). Comme pour le sentiment d’information, les personnes les moins craintives face à la santé sont celles qui ont un bon niveau de diplôme et qui sont aisées financièrement. En revanche, la participation sociale, que ce soit le fait d’avoir eu des activités ou avoir rencontré des gens n’a pas d’impact sur la perception du risque en matière de santé.

Publié le 10/10/2014 à 08:42 | Lu 1926 fois