Réforme des retraites : L’Union Mutualiste Retraite (UMR) prône un système par points et par répartition

L'UMR (Union Mutualiste Retraite) qui gère la complémentaire retraite Corem pour 90 Mutuelles partenaires prend position sur la réforme des retraites. Elle prend acte des orientations communiquées le 16 mai par le gouvernement aux partenaires sociaux sur la réforme des retraites. Mais, constatant que les replâtrages législatifs au cours des années n’ont pas réussi à endiguer les déficits ni à rendre le système lisible et équitable, elle demande qu’une concertation globale, ouverte à toutes les parties prenantes soient engagée sans délai.





L'UMR propose par la voix de son président, Alain Hernandez, de, parallèlement aux mesures de sauvegarde à prendre rapidement, une reconfiguration profonde de notre dispositif de retraites, fondée sur la mise en oeuvre d'un régime universel par points, par répartition et géré par les partenaires sociaux.

Bénéficiant d'une démographie porteuse et de la forte croissance des Trente Glorieuses, notre système de retraites a fonctionné pendant longtemps à la satisfaction du plus grand nombre et à des conditions de financement acceptables, mais au prix, d'une complexité croissante. Les données économiques et démographiques nécessitent aujourd’hui une refonte profonde du système dont la viabilité est mise en cause et dont le caractère inéquitable et l’opacité ne sont plus acceptables.

Pour rétablir un système de retraites juste, efficace et pérenne, l’UMR propose de conduire sans attendre une double démarche :
- d'une part prendre les mesures techniques d'urgence nécessaires pour endiguer à court et moyen termes les déficits.
- d'autre part, parallèlement et avec une structure paritaire ad hoc, engager la concertation sur une réforme structurelle et durable permettant de maintenir autant que faire se peut les acquis positifs du système actuel tout en préservant la situation des générations futures.

Pour l'UMR, une telle réforme n'est envisageable qu'en accord avec les valeurs qui sont les siennes : l'universalité, l'ensemble de la population doit être couvert ; la solidarité, avec le maintien non négociable du principe de répartition, la préservation des droits familiaux et la prise en compte des moins favorisés (validation des périodes non cotisées, minimas retraite financés par l'impôt) ; l'équité, qui repose sur la proportionnalité entre les pensions perçues et les cotisations versées et la suppression des inégalités de traitement selon le sexe, le statut, l'activités ou les générations ; la transparence ; la liberté de choix, notamment en ce qui concerne l'âge et les modalités de la cessation d'activité (cessation progressive, cumul emploi retraite).

Dans cette perspective, l’UMR propose

1. A court terme, des mesures à prendre rapidement pour rétablir les équilibres financiers:

Nous estimons, souligne l’organisme dans son communiqué, que les pensions versées doivent être maintenues à leur niveau actuel. Il convient à cet effet de compléter le financement actuel des retraites par :

. un élargissement de l'assiette des cotisations à la totalité des revenus du travail (par ex. la totalité des primes des fonctionnaires) ainsi qu'aux revenus du capital.
. une participation supérieure de l'impôt au financement de la solidarité en faveur des catégories les plus défavorisées (femmes en difficultés, chômeurs), du minimum vieillesse et de la dépendance.
. un allongement de la durée de cotisations pour tous, secteur privé et secteur public, avec maintien de l’âge minimum de départ à la retraite à 60 ans, avec application d’une décote si le nombre d’annuités n’est pas atteint.

2. A l'horizon 2025, la création d’un régime universel avec un système de retraites par points, financé par répartition et piloté par les partenaires sociaux.

Un système clair et contributif

. Dans le nouveau système, le financement des retraites est assuré, dans le cadre d'un régime de base universel, unique, par des cotisations assises sur la totalité des revenus professionnels, converties en points.
. Le nombre de point acquis chaque année est égal au montant des cotisations versées divisé par le prix d’achat du point de retraite lequel évolue comme les salaires des cotisants.
. La valeur d'acquisition du point est établie, lors de la mise en place du nouveau système, pour garantir aux retraités un revenu de remplacement équivalent à celui qu'ils percevraient avec l'ancien système.
. Le montant de la pension est égal au produit du nombre de points acquis tout au long de sa vie professionnelle par la valeur du point à la date de la liquidation. La valeur du point servi au moment de la liquidation, évolue comme la valeur d'achat du point : elle est revalorisée chaque année par application d'un coefficient déterminé en référence à l'évolution des salaires, afin de maintenir le pouvoir d'achat des futures pensions.
Ce système assure donc une très forte corrélation entre les cotisations versées et le montant de la pension perçue. Cette corrélation peut cependant, si on le souhaite, être modulée. Le rétablissement de l'équilibre financier du régime se fait de manière simple et en toute transparence, en agissant sur un paramètre principal: l’augmentation du prix d’achat du point.
. Le régime unique et universel fait l'objet d'une gestion paritaire, par les partenaires sociaux, pour en garantir l'impartialité.

Un système qui présente des avantages déterminants

. C'est un régime unique, (s'appliquant au secteur public comme au privé et à toutes les catégories de travailleur) remplaçant tous les autres qui disparaissent au profit d’un système plus simple et plus lisible.
. C'est un système pérenne, permettant de supprimer les déficits.
. La solidarité entre les générations est maintenue par le système de répartition.
. C'est un régime contributif et juste: les règles sont les mêmes pour tous.
. Le problème de la durée requise de cotisation est simplifié.
. Le système offre une plus grande souplesse à chacun.
. Les périodes non cotisées peuvent être prises en compte, (avec compensation par l'impôt).
. La politique familiale est maintenue.
. La prise en compte de la pénibilité des métiers de même que des inégalités hommes / femmes est facilitée.
. Le système facilite également la prise en compte des années d'études supérieures. Il résout le problème de la pension de réversion.
. De par sa simplicité et son caractère unitaire, il permet des économies de gestion considérables.

Un système dont les sources de financement sont diversifiées

. Les mesures d'urgence concernant l'assiette des cotisations, proposées pour maîtriser les déficits (voir supra), sont maintenues dans le nouveau système afin d'assurer aux futurs retraités un niveau de pension équivalent à celui des retraites d'aujourd'hui: les cotisations portent sur la totalité des revenus liés au travail (salaires, primes, intéressement, participation, stock options, retraite chapeau) et au capital.
. L'impôt contribue au financement de la solidarité nationale: minimum vieillesse (autour de 75% du SMIC), compensation des périodes non cotisées (chômage, maladie, maternité), droits familiaux, mesures compensatoires au profit des femmes, prise en compte de la pénibilité de certains emplois. Le financement est assuré par un élargissement de l'assiette de l'impôt aux revenus du capital ainsi qu'aux retraites elles-mêmes (de manière limitée). D'autres pistes pourraient être explorées: TVA sociale1, augmentation de la CSG, forte réduction des niches sociales et fiscales, CPG (contribution patronale généralisée)
. Le régime de base universel est complété par des dispositifs de retraite supplémentaires volontaires, collectifs et individuels.

Créée en 2002, L’Union Mutualiste Retraite, est l’union des composantes de la Mutualité Française. Elle gère Corem, complémentaire retraite mutualiste par points, individuelle ou collective avec Corem co.

Article publié le 20/05/2010 à 07:01 | Lu 2749 fois