Reconstructions mammaires : les nouvelles alternatives aux prothèses mammaires

Organisé par l'Association de Chirurgie Reconstructrice et Esthétique de Picardie, le troisième congrès des lambeaux perforants a réuni en juin dernier à Amiens des spécialistes du monde entier représentant une vingtaine de nationalités. Lors de cette nouvelle édition, l'équipe organisatrice (CHU d'Amiens et l'Institut Gustave Roussy) a choisi de porter une attention particulière sur la reconstruction mammaire dite autologue, sans prothèse.


Chaque année en France, 45.000 femmes découvrent qu'elles sont atteintes d'un cancer du sein, 15.000 subissent une ablation et 5.000 bénéficient d'une reconstruction mammaire.

Pour retrouver le sein auquel elles ont dû renoncer pour vaincre la maladie, ces femmes peuvent choisir entre plusieurs techniques.

La technique du DIEP, de l'acronyme anglais de Deep Inferior Epigastric Perforator Flap, consiste à réaliser une autotransplantation en prélevant de la graisse et de la peau de l'abdomen de la patiente pour lui reconstruire un sein sans prothèse et de manière définitive.

Cette intervention, d'une durée moyenne de 4 heures, fait appel à la microchirurgie pour assurer le travail minutieux de dissection et de revascularisation entre les vaisseaux du lambeau prélevé au niveau du bas ventre et ceux du thorax. Cette étape de « raccordement » très précise est d'ailleurs guidée sous microscope.

Contrairement aux prothèses qui doivent être changées au fil du temps, la reconstruction mammaire par auto transplantation est une reconstruction définitive sur laquelle le chirurgien ne reviendra plus. Le sein, « reconstruit sur mesure », évoluera naturellement avec la patiente en fonction de la variation de son poids, parallèlement au deuxième sein.

Prise en charge par l'Assurance Maladie dans le cadre d'un cancer du sein, l'intervention nécessite moins d'une semaine d'hospitalisation et deux mois d'arrêt des activités physiques et sportives. La reconstruction de l'aréole et du mamelon peut être réalisée dans un second temps et propose elle aussi plusieurs techniques (tatouage, autogreffe...)

En France, peu d'équipes pratiquent cette chirurgie de haute technicité. Le service de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique du CHU d'Amiens fait partie de ces rares centres et fait figure de référence dans ce domaine pouvant proposer aujourd'hui l'ensemble des techniques de reconstruction mammaire aux patientes de la région.

Publié le 12/07/2012 à 10:38 | Lu 1215 fois