RRAC après opération de la hanche : le point avec le Dr Prost

Grâce à la Récupération rapide après chirurgie (RRAC), un patient opéré d’une prothèse de la hanche ou du genou peut marcher le jour même. La Clinique de l’Etang de l’Olivier à Istres et l’Hôpital privé Résidence du Parc à Marseille, proposent cette intervention pratiquée par le Dr Didier Prost. Une prise en charge moins invasive pour les patients, qui réduit notamment le risque de complications post-opératoires. Explications.


L’opération classique de prothèse de hanche ou de genou implique en général un alitement de dix jours en moyenne et de longues semaines de rééducation. Aujourd’hui, grâce à la récupération rapide après chirurgie, le patient est opéré le matin et… marche l’après-midi, le retour au domicile est même envisageable dès le lendemain !
 
Comment ? Grâce à un mode de prise en charge pluridisciplinaire et innovant centré sur le patient qui a permis de réduire de façon significative les délais d’hospitalisation et de récupération après une chirurgie prothétique.
 
Aujourd’hui peu d’établissements en France et en PACA proposent cette prise en charge encore peu connue. Elle a pu être développée en France et renforcée principalement à partir d’avril 2014 après modification des règles de remboursements des hospitalisations.  
 
Initiée dans les années 90 dans les pays nordiques, la RRAC est peu répandue en France et commence tout juste à se généraliser. Le Docteur Didier Prost propose cette prise en charge depuis janvier 2015 et a déjà opéré plus de 250 patients depuis le début de l’année.
 
- Une prise en charge pluridisciplinaire :
Plus qu’un geste chirurgical, c’est surtout un concept organisationnel qui repose sur une prise en charge pluridisciplinaire et une implication du patient dans sa guérison. Elle nécessite en effet une pluridisciplinarité de la prise en charge impliquant tous les intervenants du parcours de soins, à savoir le chirurgien, l’anesthésiste, les infirmières de la cliniques, les aides-soignantes, les kinésithérapeutes, les médecins traitants ainsi que les infirmières de ville qui coordonnent ensemble la prise en charge du patient.
 
La RRAC, c’est un changement radical des habitudes ; une des clés de la réussite de cette prise en charge est l’adhésion de tous les acteurs au projet. Elle implique une parfaite harmonie entre ces derniers et une formation des équipes par le chirurgien.
 
- Participation active du patient :
D’autre part, cette méthode repose en grande partie sur l’implication du patient. Le but est de l’informer au maximum en amont pour lui permettre de préparer son arrivée et son départ dans les meilleures conditions. Il connait ainsi chacune des étapes de son parcours de soins et son stress est diminué par une bonne appréhension de l’intervention chirurgicale. Il devient acteur de sa guérison.
 
- Une chirurgie moins invasive :
Du côté de la chirurgie, l’opération n’impose pas un jeûne de 24h, le patient peut manger 6h avant et boire 2h avant l’intervention, l’anesthésie est aussi plus légère. Le patient arrive plus en forme, se sent mieux et se remet ainsi plus facilement. La RRAC permet d’obtenir une quasi absence de douleur en post-opératoire ; durant l’opération il n’est pas utilisé de techniques de bloc péri-nerveux (anesthésie par cathéter mis en place autour d’un nerf pour endormir une zone mais qui empêchent un bon fonctionnement musculaire précoce) ni de morphiniques (qui créent des nausées chez le patient). La RRAC tend vers une démédicalisation de l’intervention. L’analgésie est ainsi obtenue par la réalisation d’injections durant l’intervention de plusieurs anesthésiants majeurs d’action longues par le chirurgien dans le site opératoire.
 
Grâce à la RRAC, la personne opérée quitte le bloc sans drain, est déperfusée 4 heures après son retour dans le service et marche, monte et descend les escaliers le jour même de l’intervention ! Le retour au domicile est envisageable dès le lendemain de l’opération. Les patients qui ont pu bénéficier de cette technique ont eu 50% de complications médicales en moins après le geste chirurgical. C’est ainsi que le nombre de phlébites et d’infections urinaires a notamment été très significativement réduit.  

Publié le 23/12/2015 à 04:15 | Lu 3297 fois